À Yellowknife, ouverture d’un salon de coiffure qui comble un manque | Le Mois de l’histoire des Noirs dans l’Ouest canadien


La première fois qu’il est venu à Yellowknife en 2017, Jonel Louis-Jean a cherché à se faire couper les cheveux.

Dans le premier salon de coiffure où il s’est rendu, le seul coiffeur ayant de l’expérience avec son type de cheveux n’était pas là, et l’équipe n’a pas osé lui offrir ses services, par manque d’expérience.

Dans le deuxième salon, on lui a dit tout de suite qu’aucun des coiffeurs n’avait coiffé un Afro-Canadien de toute leur vie.

Je suis retourné à la maison et je me suis dit que j’allais me coiffer moi-même, raconte Jonel Louis-Jean.

Plus de quatre ans plus tard, LJJ Barber a pignon sur rue sur l’avenue Franklin, à Yellowknife. Dans son salon, Jonel Louis-Jean est épaulée par sa femme, Diana Lubansa, qui s’occupe de la partie administrative, et de deux autres coiffeurs, Brian Tuyishime et Northwyne Remigio.

L'intérieur d'un salon de coiffure.

Le salon de coiffure LJJ Barber est situé sur l’avenue Franklin, à Yellowknife.

Photo : Avec la permission de Diana Lubansa

Ce salon a pour vocation de combler un manque à Yellowknife, explique Diana Lubansa, qui avait l’habitude d’aller à Edmonton ou à Toronto pour se faire coiffer.

Elle précise que même si LJJ Barber est spécialisé dans les cheveux des personnes noires, le salon accueille tout le monde.

« C’est un premier salon à Yellowknife qui se concentre sur les cheveux afros, mais en même temps, nous sommes universels, nous ne faisons pas de discrimination. »

— Une citation de  Diana Lubansa, copropriétaire du salon de coiffure LJJ Barber

Le succès semble avoir été tout de suite au rendez-vous. On a ouvert le 4 janvier et, depuis ce jour-là, chaque jour, on reçoit des clients. Le week-end, on est super occupés, se réjouit Jonel Louis-Jean.

Des années de travail

La route a pourtant été longue avant que le premier client ne passe les portes de LJJ Barber.

Jonel Louis-Jean, qui avait travaillé dans des salons spécialisés pour les cheveux des personnes noires – à Montréal, notamment –, a décidé de se former à coiffer tout type de cheveux dans une école d’Edmonton en 2018.

À la fin de la même année, il a rencontré Diana Lubansa et, dès 2019, le couple pensait pouvoir ouvrir son salon dans la capitale ténoise, mais la pandémie a frappé. Jonel Jean-Louis a alors accepté un poste d’un an dans un salon mixte de Yellowknife. Là-bas, il a pris encore plus d’expérience.

Jonel Louis-Jean devant une murale.

Jonel Louis-Jean a suivi une formation pour coiffer les cheveux des personnes non noires dans une école à Edmonton; aujourd’hui, il sait coiffer tout type de cheveux.

Photo : Avec la permission de Diana Lubansa

À Yellowknife, les deux entrepreneurs ont eu des difficultés avec le premier local qu’ils avaient choisi pour leur entreprise et ont dû y renoncer : On a dépensé pas mal d’argent pour les travaux et, à la dernière minute, quand les clients appelaient pour savoir quand ça allait ouvrir, on ne savait pas quoi leur dire.

Le barbier et coiffeur d’origine haïtienne explique que cette période a été très difficile à vivre pour lui, et il avoue être tombé en dépression.

Tout a cependant débloqué avec l’occasion de s’installer dans un nouveau local en décembre 2021. Le bail signé, l’équipe a mis trois petites semaines à tout mettre en place pour l’ouverture.

Promouvoir de jeunes talents

Selon l’équipe, l’approche du salon LJJ Barber se veut très artistique. Jonel Louis-Jean se définit comme un artiste pluridimensionnel, et il a lui-même réalisé toute la décoration murale de l’établissement.

Diana Lubansa explique qu’il est également important pour l’équipe de travailler avec de jeunes talents de la communauté : Nous devons les aider à se construire, les encourager.

Un mur peint avec plusieurs motifs.

Jonel Louis-Jean a réalisé toutes les murales qui se trouvent dans le salon de coiffure.

Photo : Avec la permission de Diana Lubansa

C’est d’ailleurs de cette façon que le couple a recruté l’un de ses coiffeurs, Northwyne Remigio. Ce dernier, en rencontrant Jonel, lui a parlé de la difficulté à trouver une place dans les salons établis, puis lui a montré des photos de ce qu’il était capable de faire.

« Pour moi, l’important, c’est la potentialité qu’on peut voir. Si cette personne a la volonté et la passion de ce qu’il veut faire, pourquoi ne pas lui donner une chance pour qu’elle puisse se faire voir? »

— Une citation de  Jonel Louis-Jean, copropriétaire du salon de coiffure LJJ Barber

Quand l’équipe n’est pas au salon de coiffure, elle fait de la musique ensemble, ajoute encore le coiffeur.

Nous voulons promouvoir le talent; nous sommes très diversifiés et uniques, conclut Diana Lubansa.

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