C’est notamment le cas pour la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles (RITMR) de la Gaspésie, qui couvre les
MRC de La Côte-de-Gaspé et du Rocher-Percé, ainsi que pour la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles des MRC de La Matapédia et de La Mitis.Du côté de la
RITMR de la Gaspésie, sa directrice générale, Nathalie Drapeau, pointe plusieurs facteurs expliquant la hausse de ces frais : l’augmentation du coût de la collecte et du transport, le maintien, voire l’augmentation de la quantité de déchets produits par la population, l’inflation, qui gruge le budget de l’organisation, et une contraction des marchés internationaux vers lesquels les matières recyclables sont envoyées.De son côté, la
RITMR Matapédia-Métis subit les contrecoups de sa dépendance envers ses partenaires de Rivière-du-Loup, à qui elle envoie ses matières organiques et les matières qui vont à l’enfouissement.La régie paie par exemple 10 $ de plus la tonne de déchets en 2022, soit une hausse d’environ 6 %, notamment à cause de l’augmentation des coûts de transport.
Elle souffre aussi de la hausse de 25 % du montant facturé par habitant par la Société d’économie mixte en énergie renouvelable (SÉMER) de Rivière-du-Loup, où tous les déchets organiques des deux
MRC sont envoyés.Pour nous, c’est évidemment très cher, sauf que quand on a regardé les alternatives, ça reste la solution la moins coûteuse pour traiter nos matières organiques
, explique Vincent Dufour, coordonnateur en gestion des matières résiduelles de la RITMR Matapédia-Mitis.
Vincent Dufour n’anticipe pas de fortes augmentations dans les années à venir, mais rappelle que la régie reste dépendante d’entités extérieures qui peuvent nous arriver avec des augmentations
.
Le projet de site d’enfouissement des déchets et des matières organiques à Saint-Moïse chemine d’ailleurs toujours.
Diminuer la quantité de déchets
Nathalie Drapeau et Vincent Dufour soulignent tous les deux que leurs communautés respectives produisent beaucoup moins de déchets que la moyenne québécoise, située autour de 700 kg par habitant par an.
Nous sommes autour des 300 kg par habitant par an. On vise quand même à réduire les quantités totales qu’on envoie à l’enfouissement, mais on se compare avec nous-mêmes
, précise Vincent Dufour.
De son côté, la
RITMR de la Gaspésie planche déjà sur des solutions pour réduire la facture.On veut inciter les citoyens à mettre le bac sur le chemin seulement quand il est plein, car on paie à la levée. Ça peut réduire certaines augmentations au cours des prochaines années
, explique Nathalie Drapeau.
Selon elle, il y a encore de la sensibilisation à faire sur l’utilisation des différents bacs, et notamment sur le bac brun, qui reçoit les matières organiques.
Il y a encore beaucoup trop de matières qui ont un potentiel de recyclage ou de valorisation qui se retrouvent à l’enfouissement. Et ça, on peut de moins en moins se le permettre, si on veut s’assurer que le lieu d’enfouissement ait une durée de vie appréciable.
« Si on veut réduire la facture, il faut nécessairement réduire la taille de nos poubelles. »
De la sensibilisation reste aussi à faire quant à l’utilisation du bac bleu : 10 % des matières recyclables récoltées représentent en fait des contaminants, c’est-à-dire des matières qui ont plutôt leur place dans le bac brun ou le bac vert.
Du côté de la
RITMR Matapédia-Mitis, Vincent Dufour constate aussi que les chiffres sur la quantité de déchets qui ne finissent pas à l’enfouissement sont encourageants, même s’il reste encore beaucoup de travail de sensibilisation à faire sur l’utilisation du bac brun.Il croit cependant que cette diminution de la quantité de déchets enfouis passe notamment par moins de consommation.
On a atteint la limite de ce que le recyclage peut offrir. Oui, du côté des matières organiques, on a encore beaucoup de travail à faire. Mais on doit beaucoup axer sur le réemploi et la réduction à la source, c’est là qu’est le nœud de la guerre.
« On ne peut plus continuer à consommer et surconsommer comme on le fait présentement. »
La
RITMR Matapédia-Métis travaille aussi à favoriser cette réduction à la source, notamment avec des ateliers zéro déchet et l’interdiction des plastiques à usage unique, mise en place dans la MRC de La Mitis avant la volonté du fédéral de l’appliquer à l’ensemble du pays.Une facture refilée aux résidents
Cette augmentation des coûts finit parfois par se retrouver dans le compte de taxes du citoyen.
Des villes comme Amqui et Chandler ont par exemple adopté dans leur budget respectif une augmentation conséquente de leur tarification des matières résiduelles.
La directrice de la
RITMR de la Gaspésie, Nathalie Drapeau, note que plusieurs municipalités n’ont plus la marge de manœuvre financière nécessaire pour absorber cette hausse des coûts.Résultat : la tarification des matières résiduelles a, par exemple, augmenté d’environ 10 % dans la
MRC du Rocher-Percé au cours de la dernière année.Pour ce qui est de la
RITMR Matapédia-Mitis, Vincent Dufour constate une hausse disparate de la tarification des matières résiduelles. Certaines municipalités augmentent leur tarification de 20 %, d’autres ont encore la flexibilité financière d’absorber une partie des coûts.Le nouveau Plan de gestion des matières résiduelles de la
RITMR Matapédia-Mitis va être présenté en consultation publique dans la semaine du 14 février.Du côté de la
RITMR de la Gaspésie, une version finale de son plan devrait être présentée au cours des prochaines semaines.
Reference-ici.radio-canada.ca