Champ de tir de Tracadie : les opposants toujours pas fixés sur le moratoire


Un représentant de la Fédération de la faune du Nouveau-Brunswick, Gilles Sonier, dit que la ministre Margaret Johnson n’a pas acquiescé à la demande d’imposer un moratoire sur sur les projets de développement de bleuetières dans l’ancien champ de tir.

Au début du mois, les travaux de déforestation ont été suspendus temporairement.

Cette demande avait été formulée par des groupes de chasse et pêche, endossée par la municipalité de Tracadie.

Ma première question c’est que dès le début j’avais compris qu’elle n’allait pas demander un moratoire, j’ai demandé si j’avais bien compris, elle a dit “oui”, raconte Gilles Sonier, au sujet de la rencontre avec la ministre.

Le trappeur Gilles Sonier

Gilles Sonier (archives).

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Selon Gilles Sonier et d’autres personnes qui ont assisté à la rencontre, la ministre n’entend pas non plus mener de consultations publiques sur la question, comme le demandent de nombreux opposants.

Ma deuxième question, j’ai demandé si elle considérait la réunion d’aujourd’hui comme de la consultation publique et elle a dit que oui. Je peux te dire qu’il y en a plusieurs dans la réunion que notre pression a probablement devenue haute parce que ce n’était pas ce à quoi on s’attendait du tout , dit-il.

Le maire de Tracadie, Denis Losier, qui a aussi participé à la rencontre, est moins catégorique. Selon lui, les mots pas de moratoire n’ont pas été prononcés par la ministre.

Pour nous c’est certain que le moratoire est important, la consultation publique est importante. Je crois que la consultation doit être un peu plus vaste. J’ose espérer qu’il va y avoir une suite à la rencontre de cet après-midi, dit-il.

Le maire debout sur le perron d'un édifice, devant des micros, vêtu d'un manteau d'hiver.

Le maire de Tracadie, Denis Losier, lors d’une manifestation, le 5 février 2022.

Photo : Radio-Canada / Yves Levesque

Selon Denis Losier, la ministre Johnson ne s’est pas formellement opposée à la demande de moratoire. Il estime par ailleurs que ce sont aux groupes de pression d’identifier ce que veut vraiment dire un moratoire.

Combien de temps on pense que ça devrait être [un moratoire]? Un moratoire, c’est un temps d’arrêt. Tout de suite il n’y a aucun travaux qui se passe sur le camp, c’est un temps d’arrêt. Donc une des prochaines étapes, ce serait de définir le moratoire : il va durer combien de temps? Mais avant ça il faut prioriser les activités qu’on veut y faire. La décontamination est la priorité numéro un , croit Denis Losier.

La ministre Margaret Johnson a refusé, encore une fois, la demande d’entrevue de Radio-Canada en lien avec cette affaire. Dans une déclaration écrite, elle a confirmé qu’une rencontre avait eu lieu mercredi après-midi, mais a ignoré la question sur un possible moratoire.

Margaret Johnson, lors de la campagne électorale.

La ministre de l’Agriculture, Margaret Johnson, lors de la campagne électorale en 2018 (archives).

Photo : Jacques Poitras/CBC

Selon Gilles Sonier, la ministre n’a pas l’intention de repousser la date d’échéance du 1er mars pour la demande de propositions des projets de bleuetières.

Le maire Denis Losier, qui s’est dit optimiste à la suite de cette rencontre, précise toutefois moi le son de cloche que j’ai, c’est qu’il n’y a pas de contrat qui va être donné le 1er mars […] c’est le gouvernement qui va décider et ça peut être remis à plus tard.

L’avenir de l’ancien champ de tir de Tracadie inquiète de nombreuses personnes dans la Péninsule acadienne. Le gouvernement provincial souhaite utiliser environ 2000 hectares de ces terres et des environs pour l’exploitation du bleuet. Les amateurs de chasse, de pêche et de plein air s’opposent vivement à ce projet, tout comme plusieurs citoyens de la région.

Avec des informations de Nicolas Steinbach



Reference-ici.radio-canada.ca

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