Yukon Quest 2022 : de plus « petites » courses pour créer l’étincelle


Jonathan Alsberghe a découvert l’atmosphère fascinante et mystérieuse de la Yukon Quest lors de sa première visite au Yukon, en suivant Nicolas Vanier.

Deux ans plus tard, il était bénévole pour l’organisation, mais là encore, il était resté sur la ligne de départ. Regarder les chiens et leurs meneurs s’éloigner sur la piste glacée a toutefois fait naître en lui l’envie d’aller voir ce qu’il y avait plus loin.

Les années ont passé. Le guide d’aventure s’est entouré d’une belle équipe de chiens, qu’il appelle affectueusement sa Fluffy Team, avec laquelle il partage ses journées de travail.

Ensemble, ils vadrouillent pour faire découvrir le Yukon aux touristes de Sky High Wilderness Ranch. Samedi, ils se lanceront sur la piste de la fameuse course avec l’impression d’entrer dans la cour des grands.

Un chien regarde Jonathan Alsberghe avec affection.

Le guide d’aventure avoue qu’il lui aura fallu cinq ans pour construire la relation de confiance qu’il a avec ses chiens.

Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay

Je ne serai pas sur la même course, mais sur le même sentier, nuance-t-il. Il s’élancera sur le parcours de 160 kilomètres, alors que d’autres compétiteurs, eux, poursuivront et iront trois fois plus loin. C’est parfait pour les gens qui commencent ou qui veulent juste avoir une petite version raccourcie de la Quest, estime-t-il.

S’il partage sa vie avec sa bande de Fluffy, il ne se prétend pas musher (meneur de chiens). Au contraire, il refuse le titre, tout comme il n’ambitionne pas de rivaliser avec les plus grands. Je ne fais pas de chiens de traîneau pour gagner ou pour le prestige; je m’en fous, affirme-t-il.

De son côté, c’est avant tout une aventure pour découvrir de nouveaux sentiers, voyager dans la splendeur yukonnaise et m’amuser avec les chiens, dit-il.

On espère que ça sera une étincelle!

Pour l’organisatrice, Bonnie Michaudville, c’est d’ailleurs l’essence même de ces nouvelles courses au tracé réduit.

Ces courses sont faites pour créer plus d’enthousiasme pour le mushing et offrir à des personnes l’occasion de s’essayer sur une 300 [milles] avant peut-être la 1000 [milles]. Avec la 100 milles, ça va vraiment être une course amusante pour les mushers peut-être plus débutants, explique-t-elle.

Portrait de Bonnie Michaudville.

Bonnie Michaudville est à la tête de l’organisation canadienne de la Yukon Quest.

Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay

La décision de scinder le tracé historique a été prise après un sondage réalisé auprès des conducteurs de traîneaux au printemps dernier. Trop peu d’entre eux étaient partants pour la course de 1600 kilomètres, car ils ont connu des temps difficiles à cause de la COVID, souligne Bonnie Michaudville.

De plus, avec la mise en place de deux courses de chaque côté de la frontière, l’organisation s’offre l’assurance que les courses peuvent avoir lieu malgré d’éventuelles restrictions.

Ces mini-Quests deviennent également une occasion, pour les plus néophytes des participants, de prendre part à la course.

« Parmi les personnes qui se sont inscrites, certains savent qu’ils ne seront pas les plus rapides, qu’ils ne seront pas des Brent Sass ou des Michelle Phillips, mais ce n’est pas pour ça qu’ils le font! Le but est vraiment de finir. »

— Une citation de  Bonnie Michaudville, directrice de la Yukon Quest International Association Canada

À ces courses moins longues s’ajoutent aussi de nouvelles règles concernant les temps de repos obligatoire. Pour celle de 482 kilomètres (300 milles), ce sont 28 heures qui seront imposées aux concurrents.

C’est pour prendre soin des chiens, de ces athlètes canins, affirme l’organisatrice. Je pense que c’est une évolution de la course que d’introduire plus de temps de repos obligatoire pour les chiens; c’est l’un des objectifs de notre comité et, je le pense, l’un des objectifs à l’avenir pour la Yukon Quest.

Portrait d'un chien de traîneau.

Iroise sera l’une des deux chiennes de tête chargées de mener l’équipe.

Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay

Cette attention portée au bien-être des chiens est aussi placée au cœur des choix de Jonathan Alsberghe. Le rêve de la Yukon Quest doit se vivre ensemble, du début à la fin du parcours.

Le but, c’est d’arriver au bout, dit-il, mais avec une seule idée en tête, comme un serment avec ses amis : Ça prendra le temps que ça prendra, mais tout le monde sera en pleine forme.

« Ils vont avoir du fun, c’est mon travail de m’en assurer et d’arrêter s’il faut arrêter, même en plein milieu; je m’en fous. La priorité, ce sont les chiens. »

— Une citation de  Jonathan Alsberghe, participant de la Yukon Quest
Portrait d'un chien de traîneau.

Tahaa et les autres attendent sagement le départ.

Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay

Avec une vue imprenable sur la vallée Ibex et ses montagnes, les Fluffy s’apprêtent à partir en balade, car ici, on ne parle pas d’entraînement.

Sous le regard perplexe de Nouméa, Jonathan Alsberghe charge quelques bûches dans le traîneau pour le stabiliser et simuler la charge nécessaire pendant la course. Les huit chiens se lancent dans un concert d’aboiements, trépignant d’impatience.

La mini-Quest qui les attend ne sera qu’une aventure de plus à leur actif, mais pour leur maître – qui est originaire du nord de la France et que rien ne prédestinait à cela –, la course reste un bel accomplissement.

C’est impressionnant. J’ai commencé de rien; je ne connaissais rien; j’avais peur des chiens en plus avant; j’ai tout appris sur le tas, avoue-t-il.

Il y a 12 ans, on m’aurait dit que j’habiterais au Yukon et que j’aurais une équipe de chiens de traîneau, ça ne me serait jamais venu à l’esprit, dit Jonathan Alsberghe. Pourtant, son nom figurera bien sur la liste de départ d’une course mythique qui, même raccourcie de près de 1450 kilomètres, a gardé le même nom et fait toujours rêver.

Plan de Jonathan Alsberghe et ses chiens de traîneau sur une piste.

Iroise, Nividic, Tahaa, Venise, Nouméa, Tikehau, Haïda et Ivavik seront les «Fluffy» qui prendront part à la Yukon Quest 2022 avec Jonathan Alsberghe.

Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay

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Reference-ici.radio-canada.ca

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