Yellowknife peine à recycler son verre et son plastique


Soixante-quatre tonnes de plastique ont été collectées dans les poubelles bleues de la capitale ténoise en 2021, avant d’être toutes mises à la décharge, selon Aimee Dentinger, une agente de communication de la Municipalité. Six tonnes de verre ont aussi été ramassées, broyées, puis jetées au dépotoir, ajoute-t-elle.

Quel est donc l’intérêt d’un programme de recyclage qui ne recycle ni le plastique ni le verre?

La vaste majorité des matériaux ramassés à travers ce programme sont les cartons et d’autres produits en papier. La plupart sont vendus sur le marché du recyclage.

Mme Dentinger affirme que 1197 tonnes de carton et d’autres fibres ont été récupérées l’année dernière. De ce nombre, 820 tonnes ont été vendues, et ce qu’il reste, dont ce qui est considéré comme contaminé, a été utilisé sur place.

Des déchets recyclables couvrants

La décharge est un peu comme une lasagne, illustre la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty. Vous devez mettre des déchets, puis une couche couvrante, et encore des déchets.

Si la Ville n’utilisait pas le carton à cette fin, poursuit Mme Alty, elle devrait acheter un autre matériau pour s’en servir comme couverture. En avril dernier, Christopher Vaughn, directeur de la durabilité et des déchets solides de la Ville, a déclaré à Canadian Broadcasting Corporation News que le compost était utilisé aux mêmes fins.

Nous sommes tenus de recouvrir nos ordures d’une couche de 15 à 45 cm de terre, avait-il déclaré à l’époque. Il n’est pas aussi facile de produire ce sol dans le Nord, alors l’utilisation du compost de qualité inférieure est une autre façon de réduire les coûts. 

La mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, regarde l'objectif en souriant et porte une veste verte

La mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, souhaite que les résidents continuent à trier les matières recyclables, bien que certaines finissent à la décharge municipale.

Photo : Radio-Canada / Noémie Moukanda

Rebecca Alty note que si personne ne recyclait, les matériaux ne pourraient pas être utilisés de façon productive dans la décharge. Elle affirme que parce que les résidents trient leurs matériaux, le carton de Yellowknife est jugé meilleur que celui d’autres marchés. 

Selon Mme Dentinger, la Ville a gagné 38 000 $ en vendant des produits recyclés l’année dernière. La Municipalité, dit-elle, avait initialement prévu des revenus de 60 000 $.

La Ville s’attend à toucher 20 000 $ sur la vente de produits recyclés en 2022.

Les boîtes de conserve sont également collectées et mises en ballot pour être vendues. Cela est un changement par rapport à 2019, moment où elles étaient également mises à la décharge, mais Mme Dentinger soutient que la Ville n’a pas collecté suffisamment de matériaux l’année dernière pour les vendre. Résultat : ils devront rester en ballot, sur le site de la décharge, jusqu’à ce qu’ils puissent être vendus.

En revanche, en ce qui concerne le verre et le plastique, la Ville n’a toujours pas trouvé de solutions.

Faire payer les producteurs?

Les municipalités de partout au Canada ont du mal à trouver un marché pour le plastique usagé après que la Chine, qui était l’un des premiers importateurs de produits recyclables, a banni plusieurs de ces déchets début 2018. Le verre, quant à lui, ne peut pas être expédié de façon sûre dans des marchés hors du territoire à cause de sa « fragilité », dit Aimee Dentinger.

Des déchets plastiques dans une poubelle.

En 2021, la Ville de Yellowknife a collecté 64 tonnes de plastique, mais la totalité a été enfouie dans la décharge publique.

Photo : Liny Lamberink/ CBC

Selon la mairesse, les gouvernements fédéral et territorial envisagent la mise en place de politiques de responsabilité élargie du producteur (REP), une approche qui consiste à faire payer aux entreprises une partie des coûts du recyclage et de la gestion des déchets, puisque ce sont ces dernières qui mettent sur le marché les emballages que les municipalités doivent gérer.

Si, du côté territorial, une telle politique n’existe pas, la responsabilité élargie du producteur est présentée comme un objectif dans la stratégie de gestion des déchets et le plan de mise en œuvre des Territoires du Nord-Ouest (Nouvelle fenêtre) (en anglais).

Rebecca Alty croit tout de même que les résidents de Yellowknife devraient continuer à trier le plastique, le verre, les conserves et le carton de telle sorte que la Ville puisse s’adapter rapidement si une solution est trouvée.



Reference-ici.radio-canada.ca

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