Une séance du conseil municipal agitée pour l’adoption du budget à Saint-Barnabé



Le conseiller municipal André Bertrand a fait adopter par les quatre autres conseillers présents une résolution qui élargit le mandat de la firme Claude Grenier Ressources Humaines afin d’offrir incessamment à M. Beaudry, la possibilité de négocier, par l’intermédiaire de cette firme, une fin d’emploi convenant à chacune des parties, peut-on lire dans le texte de la résolution.

La firme Claude Grenier Ressources Humaines est actuellement investie du mandat d’évaluer Martin Beaudry. Ce dernier n’a pas suivi les formations qui étaient requises lors de son embauche en août 2020 pour mener à bien ses fonctions de directeur général. De plus, il n’a pas été en mesure de préparer un budget municipal avant le 31 janvier, la date butoir pour déposer un budget après une élection.

L’évaluation que nous avons choisie, c’est une évaluation 360 […] C’est généralement la personne qui s’évalue elle-même, et on valide son évaluation par ses pairs, qui travaillent administrativement avec lui. Dans le cas présent, on parle des conseillers, des employés, [d’anciens] conseils. On parle aussi d’employés qui ont peut-être quitté, de fournisseurs, toujours dans le domaine administratif, explique André Bertrand, qui ajoute que l’évaluation des pairs sera pondérée en fonction de leur rôle respectif dans l’organisation.

De là va être déterminé [si] c’est rentable pour la municipalité d’investir dans les formations de M. Beaudry, indique-t-il, tout en précisant que la résolution adoptée vise maintenant à offrir une porte de sortie honorable à M. Beaudry pour éviter à ce dernier et à la municipalité de s’enliser davantage dans cette affaire, qui pourrait générer des frais juridiques importants pour Saint-Barnabé.

Le maire Guillaume Laverdière a voté contre, ce qui a provoqué le mécontentement de la vingtaine de citoyens qui ont assisté à la séance.

L’idée principale, c’est d’évaluer le directeur général. Donc là, d’arriver avec une proposition de négocier une fin d’emploi quand on répète ad vitam aeternam encore aujourd’hui que c’est pour l’accompagner, pour comprendre ses faiblesses, pour investir sur un possible retour… Aujourd’hui on se retrouve avec cette proposition-là… On n’est loin de la démarche initiale, justifie le premier magistrat.

Plusieurs conseillers municipaux croient par ailleurs que le résultat de l’évaluation sera défavorable au DG. L’expert en ressources humaines Claude Grenier aurait d’ailleurs demandé lors d’une rencontre avec le conseil que les élus l’appuient tous dans les prochaines étapes de la démarche. Selon le conseiller André Bertrand, M. Grenier anticiperait que son évaluation sera contestée. Le maire n’a pas offert son soutien à l’expert.

L’évaluation aura le dénouement que ça devra avoir. Si M. Beaudry passe ou il ne passe pas, le conseil aura à se pencher [sur la question], dit M. Laverdière.

La résolution adoptée stipule aussi que le conseil s’engage à demander à la firme Claude Grenier R.H. à sursoir [sic] temporairement à l’activation de la prochaine étape de l’évaluation de M. Beaudry, le but étant d’établir un échéancier précis de négociation.

Un budget de transition

Un résident de Saint-Barnabé qui vit en milieu rural voit son compte de taxes augmenter de 5,95 %, ou 95 $, pour une propriété dont la valeur moyenne est de 135 500 $.

À l’inverse, une personne vivant en zone urbaine voit, pour la même propriété, son compte augmenter de 11 %, ou 195 $. Les résidents en milieu urbain doivent s’acquitter d’une compensation concernant la vidange d’étangs.

C’est un budget de transition. C’est qu’on a beaucoup d’effectifs qui ne sont pas à l’emploi. Il faut donc trouver des personnes pour remplacer ces postes-là, et il y a des projets qui sont sur la table, mais qui sont encore embryonnaires, qu’il faut approfondir, a rappelé Luc Bourassa, directeur général par intérim à Saint-Barnabé, lors de la séance portant sur l’adoption du budget.

Parmi les projets qui doivent toujours être évalués figure celui de la vidange des étangs pour l’assainissement des eaux usées, a-t-il donné en exemple. Il y a beaucoup de travail de planification à faire, a-t-il indiqué à la salle.

Contrairement à la question entourant Martin Beaudry, cette hausse de taxes au-dessus de l’inflation n’a pas soulevé l’ire de l’assistance, si ce n’est que quelques-uns ont posé des questions sur un projet de développement domiciliaire de la rue Pellerin.

M. Bourassa est embauché pour une période de six mois afin de maintenir la municipalité à flot. Son mandat inclut notamment de livrer un budget, un objectif qui est maintenant atteint.

Le maire vote contre le budget

Les cinq conseillers présents à la séance ont voté en faveur du budget, après que Luc Bourassa a revu les nombreuses colonnes de chiffres sur les feuilles distribuées au public.

Le maire a toutefois voté contre, ce qui a semé la surprise dans la salle. Les citoyens ont demandé à ce qu’il s’explique.

En entrevue avec Radio-Canada, le maire a soutenu que le budget est incomplet, et que certaines de ses lignes manquent d’informations financières, notamment pour un règlement d’emprunt concernant le prolongement du chemin Bernard et du chemin du Coteau. Selon lui, ce n’est pas clair si la municipalité est devant un déficit ou un surplus.

Il a aussi accusé les conseillers et M. Bourassa de ne pas avoir écouté ses recommandations durant les séances de travail du conseil pour la préparation du budget.

Une démission

Le conseil municipal a perdu un membre. La conseillère Lynda Chabot a remis sa démission avant la séance extraordinaire de lundi soir. Certains de ses collègues conseillers expliquent qu’elle a eu de la difficulté à composer avec le conflit qui règne autour de la table depuis plusieurs mois.

Avec les informations de Raphaël Brouillette



Reference-ici.radio-canada.ca

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