Une nouvelle unité des services français au ministère de l’Éducation dès cet automne



La nouvelle unité se concentrera sur les relations avec la communauté, la gestion des enjeux et les services de traduction pour le ministère, affirme la porte-parole de la ministre, Katherine Stavropoulos.

Elle sera également dotée d’une dizaine d’employés, dont un directeur. Il s’agit d’une diminution significative du nombre d’employés.

En 2017, lors de sa dissolution, la Direction de l’éducation française en comptait une quarantaine. Ceux-ci ont été ensuite répartis au sein du ministère de l’Éducation, mais cela a mené à la diminution de leur influence et une perte d’expertise, selon la communauté francophone.

La ministre Adriana LaGrange refuse d’indiquer pour l’instant si le nombre de francophones au ministère de l’Éducation augmentera en raison de cette restructuration. Elle affirme que son ministère travaille encore sur les détails.

Adriana LaGrange croit que les employés de la nouvelle unité pourront accomplir autant de travail que leurs prédécesseurs, mais d’une plus grande qualité.

Nous aurons encore les mêmes individus francophones qui travaillent ailleurs dans le ministère. Nous voulons un effort concerté, mais aussi garder ce lien francophone avec les autres branches du ministère, explique-t-elle.

Moins de ressources et d’influence pour les francophones

La Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta se réjouit que le ministère ait entendu ses demandes, mais demeure prudente. Nous devrions être consultés pour la suite des choses. Il faut noter que ce n’est pas la DEF qui est remise sur pied, mais bien un nouveau secteur des services en français qui sera différent dans sa forme et aura des responsabilités différentes qu’avait la DEF, écrit la directrice de la Fédération des conseils scolaires francophones de l’Alberta, Anne-Marie Boucher.

Cindie LeBlanc, ancienne directrice générale du Secrétariat francophone du gouvernement albertain, estime que les détails dévoilés par le ministère laissent entrevoir une nouvelle structure ayant moins de ressources et d’influence que la précédente.

Par exemple, elle note que le directeur de la nouvelle unité des services français sera moins haut placé que son prédécesseur. Il se rapportera au directeur des relations avec la communauté du ministère de l’Éducation, alors qu’auparavant, le directeur de la Direction de l’éducation française se rapportait au sous-ministre adjoint du ministère de l’Éducation, un poste hiérarchique plus élevé au sein de la fonction publique. C’est un recul assez important, juge Cindie LeBlanc.

Celle-ci croit qu’il peut être positif de conserver des francophones ailleurs dans le ministère, en plus d’avoir une unité centralisée, mais il serait préférable que cela se fasse grâce à l’embauche de nouveaux employés francophones.

Une mission différente

Elle s’inquiète aussi du changement de mission que laisse entrevoir le ministère pour sa nouvelle unité. Selon elle, il y a moins d’accent sur l’expertise en éducation francophone.

[L’accent mis sur] la traduction, ça me préoccupe un peu plus. C’est loin d’être le développement simultané de programmes et de matériel. C’est une solution band-aid [temporaire], croit-elle.

Cindie LeBlanc estime que le ministère a besoin d’une unité francophone proactive pour respecter ses obligations constitutionnelles en matière d’éducation envers la communauté.

« On a un déficit historique à la fois dans nos infrastructures et nos effectifs. Le ministère est un des partenaires clés pour nous aider comme communauté à rétablir ce déficit historique. »

— Une citation de  Cindie LeBlanc, ancienne directrice du Secrétariat francophone de l’Alberta

La porte-parole du ministère de l’Éducation répond que malgré la dissolution de la Direction de l’éducation française en 2017, le ministère a maintenu son expertise en éducation francophone. La nouvelle structure sera hybride.

Plutôt que de recréer la Direction de l’éducation française exactement comme auparavant, l’intention de la nouvelle branche des services en français est de faciliter l’accès des francophones au ministère de l’Éducation en leur donnant un point d’accès dédié, tout en coordonnant mieux la diffusion de l’information en français du ministère, écrit Katherine Stravopoulos.

Le Nouveau Parti démocratique affirme que s’il est élu l’an prochain, il redonnera une voix forte aux francophones, mais reconnaît qu’il a du pain sur la planche. Nous sommes fiers de construire de nouvelles écoles et d’avoir des experts francophones dans notre processus de décision. Nous avons entendu le message que les francophones veulent un secrétariat francophone spécifique [au sein du ministère de l’Éducation] et qu’il ait assez de ressources. J’ai confiance que nous pourrons regagner leur confiance, une confiance qui ne s’est que dégradée sous Adriana LaGrange et le gouvernement actuel, affirme sa porte-parole en matière d’Éducation, Sarah Hoffman.



Reference-ici.radio-canada.ca

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