Une mairesse à la défense de l’éducation secondaire de sa communauté


Le Centre de services scolaire Kamouraska–Rivière-du-Loup a publié un avis public pour une assemblée de consultation en vue de modifier l’offre de services éducatifs dans cette école secondaire.

Cette démarche, prévue le 11 avril en soirée, est obligatoire selon la Loi sur l’instruction publique.

Cette rencontre citoyenne doit permettre de déterminer si la classe de 3e secondaire sera maintenue ou non à l’École des Vieux-Moulins pour l’année 2022-2023.

Advenant la fin des classes, les jeunes seraient obligés de poursuivre leur éducation à Rivière-du-Loup, environ 30 km plus loin.

La mairesse de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup craint que la décision d’annuler les cours soit déjà prise et que cette assemblée publique, organisée par le Centre de services scolaire, ne soit que de la poudre aux yeux.

Je trouve ça un peu plate que les membres du conseil d’administration de la Fondation de l’école ont même fait des demandes en lien avec un droit de parole et ils n’ont pas reçu de confirmation qu’ils pourront parler.

Actuellement, seulement sept jeunes sur une possibilité de 16 sont inscrits en vue de la prochaine rentrée scolaire à l’École des Vieux-Moulins. La mairesse soutient toutefois que le nombre d’inscriptions augmentera au cours des prochaines années.

Une consultation qui écarte d’emblée plusieurs citoyens

Josée Ouellet affirme avoir consulté de nombreux courriels de citoyens qui réclament un droit de parole. Elle ajoute avoir discuté avec des parents et des grands-parents qui auraient aussi aimé avoir l’occasion de s’exprimer, des membres de la famille qui soutiennent ne pas avoir eu de confirmation de droit de parole. Elle soutient que certains jeunes auraient aussi voulu présenter leur point de vue sous forme d’allocution devant le comité, sans succès.

Elle se questionne aussi sur la Loi sur l’instruction publique qui donne le droit de parole aux jeunes dits majeurs.

« Je ne pense pas qu’il y a de jeunes majeurs dans les écoles, on est un peu perplexe face à tout ça! »

— Une citation de  Josée Ouellet, mairesse de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup
L'école pris en plongée

Les jeunes de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup peuvent poursuivre leur parcours scolaire jusqu’en 3e secondaire dans leur village avant de graduer à l’École secondaire de Rivière-du-Loup qui se trouve à plus d’une trentaine de minutes de route.

Photo : Radio-Canada / Sam Ranger

Appel au maintien des services de proximité

La mairesse se désole du fait que les jeunes devraient aller plus loin pour recevoir leur éducation si les cours ne sont plus donnés dans l’école. Une heure et demie d’autobus par jour, ça peut faire une grosse différence dans la réussite éducative.

Elle voit dans son combat un besoin de réitérer l’importance d’un service de proximité.

On est l’une des municipalités rurales du Bas-Saint-Laurent qui a augmenté sa population. On a de jeunes familles avec de jeunes enfants qui ont fait le choix de venir à Saint-Hubert justement parce qu’ils avaient le choix de fréquenter un milieu secondaire jusqu’au troisième secondaire et là, ils voient leur projet éducatif complètement changer.

Elle craint que l’annulation du service soit permanente. À partir du moment où ça va sortir, dit-elle, ça va être très dur de la réintégrer. On a perdu le secondaire 4 comme ça il y a plusieurs années.

Elle souhaite que les administrateurs du centre de services scolaire soient sensibilisés à la réalité rurale.

Elle invite les gestionnaires à écouter les jeunes et leur entourage. À plus long terme, elle souhaite que la Loi sur l’instruction publique soit révisée.

Le conseil municipal a demandé par voie de résolution une rencontre avec le centre de services avant la prise de décision finale.

Nous avons tenté de joindre les administrateurs du centre de services scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup sans succès.

D’après le reportage de Patrick Bergeron



Reference-ici.radio-canada.ca

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