Une alliance pancanadienne pour électriser les autobus scolaires au pays


Équiterre et Green Communities Canada ont rassemblé des groupes de recherches, des organismes environnementaux, notamment la Fondation David Suzuki, ainsi que des organisations en lien avec le milieu scolaire pour former l’Alliance canadienne pour l’électrification des autobus scolaires (ACEAS).

On veut que cette alliance prenne de l’ampleur pour faire front commun et exiger de l’ambition pour nos enfants, explique d’emblée Andréanne Brazeau, analyste politique en mobilité durable chez Équiterre.

Selon l’organisme, au Canada, 70 % des autobus scolaires roulent au diesel et moins de 1 % sont électriques. Le Québec, les provinces atlantiques, l’Ontario et la Colombie-Britannique représentent 75 % de toute la flotte d’autobus scolaires au pays.

« L’objectif, c’est d’être une voix publique pour l’électrification des autobus scolaires. »

— Une citation de  Andréanne Brazeau, analyste politique en mobilité durable chez Équiterre.

En Colombie-Britannique, le système scolaire public compte à peu près 1750 bus transportant chaque jour 126 000 élèves, indique l’Association des services de transport scolaire de la province.

De ce nombre, 26 bus scolaires électriques sont actuellement en circulation. Au moins 40 ont été commandés, dont 28 seront en circulation d’ici juin, affirme l’association.

Une borne de charge d'un bus scolaire.

Les autobus scolaires fonctionnant au diesel et au gaz ajoutent à la concentration de polluants atmosphériques.

Photo : Associated Press / Michael Casey

Pour l’environnement…et la santé des enfants

Membre du comité directeur, l’organisme For Our Kids explique que l’objectif de l’Alliance canadienne pour l’électrification des autobus scolaires (ACEAS) est de faire avancer les engagements politiques au niveau fédéral et provincial dans cette transition vers les autobus scolaires électriques.

Les raisons qui poussent le groupe à demander des autobus électriques sont simples : protéger le climat et la santé des élèves, explique Ruth Kamnitzer, membre For Our Kids.

Plusieurs liens ont été démontrés entre la pollution atmosphérique des véhicules à moteur diesel et les répercussions négatives sur la santé, dont le risque d’augmentation des allergies, de l’asthme, de problèmes cardiovasculaires et de cancer, constate la Britanno-Colombienne.

Elle ajoute que des études ont prouvé que les enfants sont exposés à cette pollution atmosphérique quand ils sont à bord des autobus, quand ils jouent dans la cour de récréation ou encore lorsque ces bus scolaires circulent dans les quartiers.

De plus, Ruth Kamnitzer confie qu’il est important de mettre en branle l’électrification des autobus scolaires parce que les enfants se sentent concernés par les changements climatiques.

« Prendre des mesures, passer à l’action est un antidote à cette inquiétude.  »

— Une citation de  Ruth Kamnitzer, membre de l’Alliance canadienne pour l’électrification des autobus scolaires (ACEAS) et For Our Kids

Un appel aux politiques publiques

Concrètement, on sait que ça va prendre du temps parce qu’un parc de véhicules ne se change pas du jour au lendemain, admet Andréanne Brazeau.

La volonté de l’Alliance canadienne pour l’électrification des autobus scolaires est de faire en sorte que les gouvernements appuient les transporteurs quand c’est le moment de faire des changements et qu’à ce moment-là, la meilleure option […] soit d’opter pour l’autobus scolaire électrique.

À travers son plan Clean BC, la Colombie-Britannique a mis sur la table 15 millions de dollars pour l’achat de nouveaux autobus scolaires, dont des autobus électriques.

Chaque véhicule propre mis sur la route, y compris les bus scolaires, équivaut à une réduction significative de la pollution atmosphérique entraînant un air meilleur, une eau plus claire et des rues plus silencieuses , a déclaré en mars dernier Bruce Ralston, ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Innovation à faible émission de carbone.

Plusieurs bus sont stationnés.

Selon l’Alliance canadienne pour l’électrification des autobus scolaires, 70 % fonctionnent au diesel tandis que moins de 1 % sont électriques. Le reste est alimenté au gaz et à l’essence « régulière ».

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Le district de Sooke, sur l’île de Vancouver, un précurseur vert

En 2021, sur l’île de Vancouver, le district scolaire de Sooke a été l’un des premiers à obtenir deux autobus scolaires électriques.

« Ç’a été un changement majeur.  »

— Une citation de  Ravi Parmar, président du conseil de district

Depuis, le district scolaire a acheté deux nouveaux autobus scolaires électriques qui seront livrés dans le courant du mois d’avril. Nous espérons recevoir l’approbation pour deux autres , confie Ravi Parmar.

Ainsi, d’ici l’automne, le district scolaire de Sooke devrait posséder six bus scolaires électriques qui représenteront alors 15 % de sa flotte.

Un autobus scolaire jaune électrique est en train de charger ses batteries.

Un des autobus scolaires électriques appartenant à la flotte du district scolaire de Sooke, sur l’île de Vancouver.

Photo : Fournie par le district scolaire de Sooke

Le défi du coût

En 2021, un autobus scolaire électrique coûtait 350 000 dollars.

Le financement représente un défi de taille. Le gouvernement de la Colombie-Britannique ne finance pas entièrement l’achat de bus scolaires électriques, explique Ravi Parmar, président du conseil de district.

Selon le ministère de l’Éducation, les districts scolaires qui achètent des autobus électriques peuvent recevoir un financement supplémentaire de 33 % à partir de 150 000 dollars par autobus à travers le programme de Clean BC.

Maintenant que ces bus sont sur la route depuis bientôt un an, nous avons hâte de pouvoir commencer à calculer la décarbonisation [qu’ils engendrent], dit Ravi Parmar avec enthousiasme.



Reference-ici.radio-canada.ca

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