Le pilote russe savait-il ce qu’il faisait quand il a décidé, pendant l’hymne national, de se frapper deux fois la poitrine et de lever le bras droit, main tendue à plat, ce qui rappelait le salut fasciste?
Il a ensuite éclaté de rire, comme s’il venait de faire une blague.
Ce jeune pilote apprend à la dure qu’on ne doit pas improviser sur un podium. Le voici sans volant, son équipe l’ayant renvoyé sur le champ dimanche. Le voici sans licence de pilote, l’Automobile Club d’Italie (ACI) ayant décidé de lui retirer la sienne, mardi.
Le conseil d’administration a décidé le retrait immédiat de la licence sportive de Severiukhin et l’a, dans le même temps, renvoyé devant la justice sportive afin qu’elle évalue la définition d’autres sanctions qui relèvent de sa propre sphère de compétences
, peut-on lire dans un communiqué sur son site officiel.
Severiukhin a fait montre d’un manque de respect non seulement envers les valeurs universelles qui ont toujours inspiré chaque sport, mais aussi envers l’humanité, la dignité et la cohabitation civile.
D’autres sanctions pourraient donc alourdir son dossier et plomber son avenir en course automobile. La FIA a en effet ouvert une enquête.
La FIA a immédiatement ouvert une enquête au sujet de la conduite inacceptable de M. Severiukhin sur le podium de Portimao. La FIA précisera bientôt les mesures qui seront prises
, peut-on lire dans le communiqué de la fédération.
Depuis que les pilotes russes ne peuvent plus s’inscrire dans les courses sanctionnées par la FIA, Artem Severiukhin avait obtenu la permission de courir avec une licence italienne dans le Championnat européen de karting.
Le jeune pilote a réagi en lisant un texte à la caméra. Il était visiblement très affecté par la tournure des événements.
Il dit qu’il n’y avait aucune référence au salut nazi dans son geste, qu’on lui avait dit que c’était une coutume en Italie de se frapper deux fois la poitrine en signe de victoire. Il accepte toutefois les sanctions qui lui tombent dessus.
Je suis désolé d’avoir choqué des gens avec mon geste sur le podium. Les gens ont pensé que c’était un salut nazi, ce n’est pas vrai. Je suis contre le nazisme. Courant pour l’Italie, des gens devant le podium m’ont montré qu’en telle circonstance on pouvait se frapper la poitrine, et c’est ce que j’ai fait. J’ai été idiot, et je suis prêt à être puni, mais il n’y avait aucune intention de montrer un appui au nazisme ou au fascisme
, a-t-il dit en anglais.
Un peu d’histoire
Le salut fasciste est semblable au serment que faisaient les esclaves au temps de l’Antiquité romaine qui voulaient montrer à leurs maîtres qu’ils étaient désarmés.
Ce geste a été repris comme signe de ralliement du fascisme italien, puis a été adopté par le Parti national-socialiste des travailleurs allemands d’Adolf Hitler, ce qui lui vaut d’être associé au nazisme.
Pierre de Coubertin s’en est inspiré pour le salut olympique des athlètes à partir des Jeux de 1920 à Anvers. Il a aussi été adopté à cette époque par les athlètes du groupe sportif de l’armée française, le bataillon de Joinville.
Ressemblant au salut nazi, le salut olympique a été abandonné après la Deuxième Guerre mondiale.
Aujourd’hui, l’usage de ce geste est puni par la loi en Allemagne et en Autriche.
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