Un budget dans la continuité de Pallister, selon les partis d’opposition


Le budget déficitaire qui comporte certains investissements en santé ainsi que des allégements fiscaux a été déposé mardi.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) du Manitoba, Wab Kinew, affirme qu’il s’agit d’une continuation du plan de Brian Pallister. L’ancien premier ministre progressiste-conservateur a démissionné cet automne, alors que son parti était mal coté dans les sondages.

Ce qu’ils annoncent aujourd’hui signifie des compressions dans les soins de santé et ça aura pour résultat moins de soins de chevet, déclare-t-il.

Étant donné tout ce qui se passe avec l’Ukraine, avec le coût de la vie, avec la COVID-19, les Manitobains cherchent des raisons d’être optimistes. Ils cherchent des raisons d’avoir de l’espoir. Mais malheureusement, ils ne vont pas le trouver dans ce budget aujourd’hui, poursuit le chef de l’opposition.

Wab Kinew ajoute que les progressistes-conservateurs ont passé des années à annoncer des programmes, pour ensuite les sous-utiliser. À ce moment-ci, après tant d’années, qui peut leur faire confiance?, lance-t-il.

Il soutient que la province devrait fournir un échéancier pour éliminer l’arriéré d’interventions chirurgicales, chose que le ministre des Finances a refusé de faire mardi.

Wab Kinew souhaite aussi que la province cesse d’envoyer des patients hors province pour recevoir des soins de santé.

Par ailleurs, le chef néo-démocrate croit que la province aurait pu investir davantage dans la relance économique.

Je crois que l’une des occasions ratées aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de stratégie pour la croissance de l’économie du Manitoba. Quel est le plan, où est le leadership pour nous sortir des défis actuels?, fait-il valoir.

Pour le chef du Parti libéral du Manitoba, Dougald Lamont, le budget déposé est un exercice à saveur électorale. C’est vraiment un budget qui est conçu pour donner aux progressistes-conservateurs, à la première ministre, autant de rubans à couper que possible entre maintenant et la prochaine élection, affirme-t-il.

C’est un budget décevant. Ils nous disaient de rester à l’écoute, et c’est une rediffusion. Je compte facilement des centaines de millions de dollars en projets qui ont déjà été annoncés, soutient M. Lamont.

Il dénonce un manque d’investissements dans la fonction publique, y compris dans le domaine de la santé, ainsi qu’un manque d’argent pour des initiatives environnementales, ou encore pour la réconciliation avec les peuples autochtones.

Un budget qui ne passe pas auprès des syndicats

La présidente de la section manitobaine du Syndicat canadien de la fonction publique, Gina McKay, déplore que le gouvernement progressiste-conservateur continue d’éliminer des taxes pour des raisons idéologiques plutôt que de soutenir les écoles et les établissements de santé.

Mme McKay craint l’impact sur les services publics, quand le gouvernement tentera d’équilibrer le budget en 2028.

Nous sommes très inquiets à l’idée que le gouvernement se tourne vers la privatisation, la sous-traitance et la vente des services publics pour équilibrer son budget, déclare-t-elle par voie de communiqué.

Un homme blond et en chemise, debout devant un grand édifice.

Le président de la Fédération du travail du Manitoba, Kevin Rebeck (archives)

Photo : Radio-Canada

Le président de la Fédération du travail du Manitoba, Kevin Rebeck, note que le budget rate la cible pour réparer les coupures et l’austérité du gouvernement de Brian Pallister, et que les sommes annoncées ne permettent pas de contrer la pénurie de main-d’œuvre.

De plus, il regrette que les salaires des employés ne permettent pas de lutter contre la hausse des prix.

Des critiques en éducation

La Fédération des associations des professeurs universitaires du Manitoba estime que la première ministre Stefanson poursuit la politique d’austérité en éducation de Brian Pallister et ignore le rôle de l’éducation supérieure dans le développement économique.

La présidente de la section manitobaine de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, Marie Paule Ehoussou, déplore que l’assurance maladie pour les étudiants internationaux, abolie sous Brian Pallister, ne soit pas dans les cartons du gouvernement.

Cela rend le Manitoba moins attrayant pour les étudiants internationaux. Si on vient étudier au Manitoba sans soins de santé, ça devient stressant et les étudiants sont dans une situation de précarité, a-t-elle dit à Radio-Canada.

Des investissements en santé salués

L’organisme qui représente 4000 médecins au Manitoba, Doctors Manitoba, salue les investissements prioritaires en santé, bien que le résultat ne se mesure pas en dollars investis, mais en réduction de temps d’attente, d’arriéré et de recrutement ainsi que de rétention de personnel pour s’assurer que les patients reçoivent les soins dont ils ont besoin, indique son président Kristjan Thompson.

Il ajoute que c’est un pas important pour reconstruire le système de santé qui a été sous pression pendant la pandémie et avant.

La réaction francophone

La directrice générale de Santé en français, Annie Bédard, estime que le gouvernement aurait dû aller plus loin pour les soins en français.

Tout ce qui touche la reconnaissance des diplômes provenant d’autres pays, ce sont de grands enjeux qui auraient pu être adressés, des incitatifs et une nouvelle carte santé qui aurait pu capter des données sur la population francophone, note-t-elle.

Une dame aux courts cheveux blonds sourit fièrement à l'objectif.

Annie Bédard, directrice générale à Santé en français (archives)

Photo : Radio-Canada / Mathilde Monteyne

Le directeur général de la Société de la francophonie manitobaine, Daniel Boucher, indique qu’il manque des données pour connaître quelle sera la quote-part pour la francophonie manitobaine.

Pour nous c’est très important, on ne veut pas être oublié, conclut-il.

Avec des informations de Godelove Kamwa



Reference-ici.radio-canada.ca

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