Un « bateau du futur » transportera bientôt le sel de Mines Seleine


Le bateau, conçu spécifiquement par Canada Steamship Lines (CSL) pour les besoins de Sel Windsor, a entrepris son voyage inaugural cette semaine, en partance de la Chine où il a été construit.

Canada Steamship Lines , le propriétaire et opérateur du navire, affirme qu’il s’agit d’un premier laquier (navire de charge pouvant naviguer dans les écluses) du genre à être exploité au Canada, en raison de plusieurs caractéristiques innovantes qui lui sont propres.

On est très fiers de ce bateau-là, c’est une nouvelle génération de laquiers, s’enthousiasme le président-directeur général de Canada Steamship Lines , Louis Martel.

« On pense que c’est un bateau prototype des futurs navires qu’on verra sur les Grands Lacs avec une efficacité énergétique très intéressante et de la machinerie et des caractéristiques du futur. »

— Une citation de  Louis Martel, PDG de Canada Steamship Lines
Un vraquier rouge et blanc dans les eaux.

Le terme laquier fait référence aux navires de charge pouvant naviguer dans les écluses.

Photo : Groupe CSL

Avec ses 226 mètres de longueur et ses 24 mètres de largeur, le Nukumi offre une capacité de 26 000 tonnes.

Le Groupe CSL, une firme privée de transport maritime possédant 45 navires aux quatre coins du globe, n’a pas voulu dévoiler son coût de construction. Le président-directeur général Louis Martel s’est contenté de parler de plusieurs millions de dollars.

Réduire les gaz à effet de serre, augmenter la sécurité

Le bateau est doté d’un système de moteurs diesels-électriques qui permettent de faire bouger les hélices du Nukumi en utilisant l’électricité.

Canada Steamship Lines précise que ce système hybride, conjugué à une coque modernisée, permet de réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’ancien bateau, tout en rendant le vraquier plus silencieux pour les mammifères marins.

C’est une machinerie plus silencieuse qui émet moins de bruits, par souci de protéger les populations de baleines noires de l’Atlantique Nord, parce qu’on traverse des zones propices à leurs déplacements, explique Louis Martel.

Un vraquier de la Canada Steamship Lines est accosté au quai de Mines Seleine.

Le Nukumi n’aura pas à se déplacer lors de son chargement à Grosse-Île en raison d’un système de convoyeur intégré qui permet de répartir le sel de façon uniforme dans le navire (archives).

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

De plus, le navire qui s’accostera régulièrement au quai de Mines Seleine est aussi doté d’un dispositif de chargement peu commun pour les laquiers, appelé système fixe à point de chargement unique.

Le bateau n’aura plus à se déplacer pour assurer un chargement de manière uniforme, parce qu’on a un système de convoyeur à bord qui charge le bateau sans que celui-ci ait à se déplacer, explique Louis Martel. Les anciens navires demandaient de changer les amarres de façon continue durant le chargement pour s’assurer que la cargaison soit répartie équitablement sur toute la longueur du navire.

« Le système de chargement est très efficace. II réduit les risques d’accident des travailleurs à quai et sur le bateau. »

— Une citation de  Louis Martel, PDG de Canadian Steamship Lines

Que signifie le nom du bateau?

Nukumi signifie grand-mère en langue mi’gmaw. Nukumi est aussi le nom de la grand-mère de Glooscap, un personnage mythique des légendes mi’gmaw qui serait à l’origine du monde.

Sel Windsor a choisi ce nom grâce à un concours lancé parmi ses employés.

De son côté, le directeur général de Mines Seleine a refusé la demande d’entrevue de Radio-Canada.

Olivier Berman a tout de même précisé par courriel que le nouveau navire va permettre de réduire l’impact environnemental, accroître la sécurité des opérations et permettre de maintenir la production actuelle et les emplois aux îles de la Madeleine.

Direction Grosse-Île en avril

Le Nukumi est attendu à Halifax dans environ six semaines, mais son arrivée dans l’archipel aura lieu en avril seulement, au moment de la reprise du transport dans la voie maritime du Saint-Laurent.

Le navire fréquentera de nombreux ports au Québec et dans les provinces maritimes pour assurer l’approvisionnement en sel de déglaçage utilisé sur les routes durant l’hiver.

Des installations industrielles de la mine dans un paysage dunaire madelinot.

La seule mine de sel québécoise est située à Grosse-Île, dans l’archipel madelinot.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Mines Seleine, qui emploie quelque 150 Madelinots, est la seule mine de sel au Québec. Mines Seleine fournit actuellement 70 % du sel de déglaçage utilisé par le ministère québécois des Transports.



Reference-ici.radio-canada.ca

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