Scandale d’Atcon : le N.-B. récupère 2,75 M$ des Territoires du Nord-Ouest


Mais la ministre des Finances des Territoires du Nord-Ouest Caroline Wawzonek a confirmé vendredi que son gouvernement a récemment envoyé la somme d’argent au Nouveau-Brunswick pour régler une question découlant de certains litiges.

Mme Wawzonek a indiqué à la chambre territoriale d’assemblée que ce paiement était lié à une garantie de prêt de 13,4 millions de dollars accordée par le gouvernement néo-brunswickois en 2008 à Atcon Group. La compagnie était l’entrepreneuse chargée d’effectuer au départ les travaux de l’important projet de pont Deh Cho à Fort Providence aux Territoires du Nord-Ouest.

Caroline Wawzonek parle devant des micros.

La ministre des Finances des Territoires du Nord-Ouest Caroline Wawzonek.

Photo : Radio-Canada / Mario De Ciccio

Lorsque la compagnie a été écartée en raison de problèmes liés aux travaux de construction, le gouvernement provincial de l’époque, dirigé alors par le libéral Shawn Graham, a été tenu responsable et a été forcé de payer le gouvernement territorial pour couvrir les coûts additionnels.

La vérificatrice générale du Nouveau-Brunswick a constaté en 2017 que les coûts les lacunes d’Atcon dans la construction du pont allaient au-delà des 13,4 millions de dollars initiaux.

C’est pourquoi le député territorial Kevin O’Reilly a été estomaqué d’apprendre que 2,75 millions avaient été remboursés au Nouveau-Brunswick.

Il dit ignorer comment on a pu passer de cet arrangement lié aux lacunes de construction à ce remboursement.

Je n’ai vraiment pas de réponse, dit-il.

Une entente confidentielle

La porte-parole d’Opportunités Nouveau-Brunswick Abigail McCarthy a indiqué mercredi qu’une différence d’opinions avait émergé entre les deux gouvernements à propos de la somme nécessaire pour couvrir les coûts supplémentaires.

Elle ajoute qu’un processus de médiation a été lancé l’année dernière et qu’une entente a été conclue en décembre, ce qui a mené au paiement de la somme en question.

Les détails de cette dispute restent confidentiels.

L’un des éléments qui incitent une partie à régler un différend est l’assurance de pouvoir bénéficier d’une certaine confidentialité plutôt que de devoir passer par une procédure judiciaire entièrement publique, a déclaré la ministre Wawzonek vendredi.

La somme de 2,75 millions de dollars est apparue dans un projet de loi supplémentaire sur le budget, débattu à Yellowknife la semaine dernière.

Un scandale et ses ramifications

La garantie de prêt de 13,4 millions offerte à Atcon fait partie d’une enveloppe beaucoup plus importante offerte à la compagnie par le Nouveau-Brunswick. Ce prêt avait suscité une vive controverse et mis dans l’eau chaude le gouvernement Graham en 2008 et en 2009.

Au total, ce sont 63,4 millions qui ont été avancés à la compagnie basée à Miramichi. Les contribuables ont perdu la presque totalité de cette somme lorsque la compagnie a fait faillite en 2010.

L’ancienne vérificatrice générale Kim Adair-MacPherson a effectué deux révisions pour comprendre le fond de l’histoire.

Kim Adair-MacPherson.

L’ancienne vérificatrice générale du Nouveau-Brunswick, Kim Adair-MacPherson, a présenté deux rapports sur le scandale Atcon.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

Son enquête a permis de révéler que de hauts fonctionnaires avaient avisé le gouvernement Graham des risques financiers qu’il encourait. Mais les libéraux à l’époque ont tout de même approuvé le plan de sauvetage de la compagnie.

L’un des ministres de l’époque était Donald Arseneault, qui est maintenant candidat à la chefferie du parti.

Le chef Shawn Graham s’est également retrouvé en conflit d’intérêts en raison des liens de son père avec Atcon.

Mme Adair-MacPherson a constaté que la compagnie avait perdu le contrôle des coûts, s’était engouffrée dans une spirale d’endettement et que certains individus chez Atcon avaient dépensé l’argent de la compagnie pour la location de voitures de luxe, des bijoux et des voyages à bord d’un jet privé de la compagnie.

La somme de 13,4 millions de dollars accordée en 2008 a permis à Atcon d’obtenir une marge de crédit, requise pour obtenir le contrat du pont Deh Cho, un projet de partenariat public-privé. Le pont d’un kilomètre s’étend au-dessus de la rivière Mackenzie.

Dans le cadre de l’entente, le Nouveau-Brunswick devait avancer la somme totale au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. L’argent a été déposé dans un compte et un remboursement aurait lieu pour toute somme inutilisée.

Mais dans son rapport de 2017, la vérificatrice générale du Nouveau-Brunswick avait précisé que le gouvernement des Territoires avait eu besoin de la somme complète pour couvrir les coûts des problèmes de construction du pont.

D’après un reportage de Jacques Poitras CBC, avec des informations d’Hilary Bird



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