Réactions au rapport de la vérificatrice générale : « ça aurait pu être évité » | Crise à l’Université Laurentienne



Le rapport préliminaire produit par le bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario trace le portrait des nombreux facteurs qui ont influencé les compressions à l’Université Laurentienne.

France Gélinas, députée de Nickel Belt, espère que la parution de ce rapport va permettre d’éviter que de tels événements ne se reproduisent.

Pour ma communauté, ça a été extrêmement difficile de voir ce qui s’est passé avec la Laurentienne […] aujourd’hui, la vérificatrice générale nous a permis d’avoir une meilleure idée de ce qui s’est produit, pour éviter que cela ne se reproduise, explique-t-elle.

Elle affirme que si l’institution avait agi différemment, tous nos programmes en français seraient encore là, tous nos membres du personnel seraient encore là, que nos centaines d’étudiants qui n’ont pas l’argent pour aller étudier ne seraient pas chez eux dans les banlieues de Sudbury et pourraient avoir accès à une éducation en français.

« Ce qui s’est passé, ça va avoir un effet important sur leur vie, et ça aurait pu être évité »

— Une citation de  France Gélinas, députée provinciale néo-démocrate de Nickel Belt

Un constat partagé par Denis Constantineau, du comité triculturel pour une université de langue française.

M. Constantineau croit que le rapport énonce ce que beaucoup de personnes affirment depuis le début de la crise à la Laurentienne.

Maintenant c’est dit officiellement, on espère que le ministère va mettre en place des processus pour éviter que ça se reproduise, ajoute-t-il.

Selon lui, les compressions à l’Université Laurentienne ont montré que cette institution n’était pas la voie à suivre pour l’éducation en français dans le Nord de l’Ontario.

La vérificatrice générale l’indique, la Laurentienne a manqué de transparence d’un bout à l’autre du processus, maintenant il faudrait lui faire confiance pour défendre l’intérêt des francophones?, se questionne M. Constantineau

L’avenir de l’éducation en français dans le Moyen Nord de l’Ontario passe par une université par et pour les francophones, ajoute-t-il.

Le syndicat renforcé dans ses positions

Fabrice Colin, président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL), voit en ce rapport une confirmation des revendications de son syndicat depuis plusieurs années.

« C’est une validation de ce que nous disions depuis un an, et aussi une confirmation que la LACC n’était pas la meilleure procédure à appliquer.  »

— Une citation de  Fabrice Colin, président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne

C’est réconfortant de voir les conclusions auxquelles est arrivée la vérificatrice générale, notamment face aux causes des troubles financiers de l’Université, la hausse des dépenses depuis 2009 pour la construction et la rénovation des bâtiments; des questions sur lesquelles nous nous étions inquiétés à l’époque, explique-t-il.

En ce qui concerne la clause en cas de troubles financiers qui n’ont pas été invoqués par la Laurentienne, M. Colin indique que cette clause est un plan d’urgence mis en place par les deux partis afin de faire face à des situations financières critiques.

Il affirme que cette clause doit garder en tête la conservation de la mission de l’université et faire place à la collaboration et la transparence, mais on a vu que la Laurentienne n’était pas intéressée par ce type de collaboration.

Le ministère refuse de commenter

Du côté du ministère des Collèges et Universités, ciblé dans le rapport de la vérificatrice générale comme ayant manqué de bien surveiller l’Université Laurentienne, on se fait avare de commentaires.

L’Université Laurentienne est une entité autonome qui est la seule à prendre des décisions au niveau académiques et administratives, indique un porte-parole du ministère.

Le processus de la LACC étant toujours en cours, il serait mal avisé d’en dire davantage, ajoute-t-il.

Du côté de l’Université Laurentienne, le président du conseil d’administration par intérim Jeff Bangs a indiqué que la Laurentienne est tout à fait déterminée à effectuer cette transformation et fera tout ce qui est nécessaire pour acquérir les compétences, rentabiliser les opérations, être transparent et rendre des comptes qui sont obligatoires et attendus de la Laurentienne

Le Conseil des gouverneurs veillera à ce que l’Université travaille avec toutes les parties concernées, en particulier ses partenaires syndicaux, pour mener le processus lié à la LACC à bonne fin, conclure ce chapitre de son histoire et se forger un avenir meilleur, ajoute-t-il.

L’ancien recteur de l’Université Laurentienne et actuel pdg d’Horizon santé Nord, Dominic Giroux, n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue. La vérificatrice générale conclue que l’administration de la Laurentienne, sous la direction de M. Giroux, a maintenu « des dépenses en immobilisations peu réfléchies ».



Reference-ici.radio-canada.ca

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