Quand l’adoption d’un chien abandonné des États-Unis tourne au cauchemar


Mais en février, sa vie bascule quand elle est sauvagement mordue par un grand danois qu’elle vient tout juste d’adopter des États-Unis.

Chien.

Tiny le grand danois a attaqué sa propriétaire dans les premiers jours de son arrivée au Canada des États-Unis.

Photo : Facebook/April Saulnier

Le premier incident survient quelques heures à peine après son arrivée à la maison, sans aucune provocation, lance-t-elle, encore ébranlée par les événements.

C’est toutefois la deuxième attaque qui lui a laissé des séquelles physiques plus graves sur le bras, alors qu’elle cherchait à protéger son ventre. Cette blessure lui a valu une visite à l’hôpital et des points de suture.

Quelques semaines plus tard, le traumatisme qu’elle a eu à surmonter est toujours aussi vif.

Bras avec une grave morsure de chien.

La morsure sur le bras a valu à Denise Ward Beaudin une visite à l’hôpital et des points de suture. Elle a aussi subit des blessures à une main et à la jambe.

Photo : Photo fournie par Denise Ward Beaudin

Elle a d’ailleurs longtemps hésité à parler ouvertement de son histoire, elle qui dit avoir reçu de nombreuses menaces sur les réseaux sociaux après avoir décidé, à contrecœur, d’euthanasier son chien, Tiny.

Une publication mensongère

Le grand danois en question avait fait l’objet d’une publication sur différents réseaux sociaux.

Dans la brève description qui accompagnait sa photo, rien n’indiquait que ce chien de 7 mois avait un historique d’agressivité, ou qu’il nécessitait une attention particulière. L’annonce signalait même qu’il était bon avec les autres chiens.

Petite annonce avec photo et description du chien comme était un «bon garçon qui cherche de l'amour».

Dans cette annonce, on indique que le chien est un «bon garçon qui cherche de l’amour».

Photo : Facebook/April Saulnier

On demandait cependant que seules les personnes ayant une expérience avec des chiens de très grande taille envoient leur candidature.

Ce n’est qu’une semaine après avoir accueilli Tiny que Denise a reçu par la poste – sans adresse de retour, précise-t-elle – une lettre qui contenait un document provenant du refuge d’origine, basé au Texas.

Il indiquait clairement que son comportement avec les autres chiens, les chats et les enfants était inconnu et qu’il était impératif qu’il soit nourri à l’écart des autres chiens, des enfants et des adultes.

Par ailleurs, aucun historique d’agressivité n’était mentionné. On rapportait même que son ancien propriétaire le qualifiait de très amical.

Denise découvre plus tard, grâce à l’aide de April Saulnier, qui dresse des chiens depuis 20 ans dans la région de Moncton, d’autres informations erronées.

La publication stipulait que Tiny se trouvait à New York au moment de sa mise en adoption.

Selon ces deux femmes, ça n’a jamais été le cas. Il était au Texas, puis en Caroline du Sud, apprend Denise. C’était plein de petits mensonges.

Une prise de décision éclairée

Si la plupart des refuges pour chiens sont irréprochables et ont à cœur le bien-être animal, il arrive que certains aient des normes de pratique plus discutables, déplore April Saulnier.

Même s’il est faux de penser que toutes les expériences avec les chiens abandonnés prennent cette tournure, des situations déplorables surviennent plus souvent qu’on ne le pense, selon elle.

Ce qu’elle regrette par-dessus tout, c’est que ce chien n’ait été placé dans une famille d’accueil avant d’atterrir dans la maison de sa nouvelle propriétaire, ou qu’aucune évaluation comportementale n’ait été effectuée par des professionnels.

Si une large part de responsabilité retombe sur les épaules des organismes, les acheteurs devraient aussi s’assurer de faire toutes les vérifications nécessaires avant d’adopter un animal de compagnie.

Les organismes offrant un toit pour les chiens abandonnés sont bien souvent des organismes de bienfaisance.

« Je leur demanderais leur numéro d’enregistrement, c’est un bon endroit par où commencer. Ça prouverait qu’ils sont enregistrés auprès du gouvernement. »

— Une citation de  April Saulnier, éducatrice de chiens

Elle conseille également de demander s’ils sont assurés et si les chiens sont suivis par des dresseurs certifiés.

L’importance de bien se renseigner

Pour Natalie Belliveau, il a fallu près d’un mois pour trouver son compagnon à quatre pattes. Voilà un an qui s’est écoulé depuis l’arrivée de Sally, dorénavant membre à part entière de sa famille.

Chien dans la neige.

Sally était placée dans une famille d’accueil au Texas avant d’arriver à Shediac, au sein de la famille de Natalie Belliveau.

Photo : Gracieuseté

Pour moi, c’était vraiment important de faire un contrôle de qualité, évoque-t-elle. C’est pourquoi elle s’est entretenue avec quatre organismes différents pour pouvoir comparer leurs façons de faire.

Son choix s’est finalement arrêté sur un organisme basé dans la région qui détient un réseau de refuges et de bénévoles chevronnés au Texas.

Ce n’est pas elle qui a choisi son chien. Cette mère de deux enfants raconte qu’elle a eu de longues discussions avec les responsables, qui lui ont finalement proposé un chien qui répondait parfaitement à ses besoins et à son mode de vie.

« On a eu tous les papiers, on a eu tout à l’avance, avant même de décider qu’on voulait avoir la chienne. […] Tout était très transparent. »

— Une citation de  Natalie Belliveau

Même si le processus a été long, elle se soulage aujourd’hui en pensant à la recherche intensive entreprise pour avoir sa chienne. Comme dit mon fils : “Notre vie est remplie de joie depuis qu’on a Sally”.

Règles strictes pour les chiens arrivant des États-Unis

Tous les chiens provenant de l’étranger, peu importe le pays d’origine, doivent avoir un certificat de santé accrédité par un vétérinaire.

Il certifie que l’animal est en bonne santé, qu’il n’est pas porteur de parasites et qu’il est vacciné contre la rage s’il est âgé de plus de trois mois.

Pour les chiens arrivant des États-Unis à des fins commerciales (adoption ou revente), leur certificat de santé doit être délivré au plus tard 72 heures avant qu’ils ne traversent la frontière canadienne.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (Agence canadienne d’inspection des aliments) exige également que les chiens soient transportés dans des conditions appropriées.

Autrement dit, la compagnie de transport doit s’assurer que les animaux ne sont pas entassés, qu’ils disposent d’eau et de nourriture et que leurs besoins primaires sont comblés.

L’Agence des services frontaliers du Canada indique que tous les animaux, sans égard à leur statut, sont soumis à une évaluation à leur arrivée par un vétérinaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Détresse, maladie, blessures ou cruauté dans la méthode de transport sont les signes immédiats à détecter.

Toute absence de conformité décelée rime généralement avec renvoi.



Reference-ici.radio-canada.ca

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