Projet de loi sur les services de garde : les parents veulent être écoutés


On est tannés d’entendre parler du troisième lien; est-ce qu’on peut s’entendre que l’égalité des chances pour les enfants et l’égalité de l’accès au marché du travail pour les femmes devraient être des enjeux prioritaires au Québec? se demande Myriam Lapointe-Gagnon, instigatrice du mouvement Ma place au travail.

La rencontre de vendredi a été organisée après une décevante première journée de commission parlementaire sur le projet de loi 1 sur les services de garde éducatifs et après un événement virtuel où le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, n’a répondu que très peu aux nombreuses questions envoyées par les parents, déplore Mme Lapointe-Gagnon. Ça a augmenté le niveau de détresse des parents, mentionne-t-elle.

Déçue que la recommandation du mouvement de reconnaître le droit de garde, au même titre que le droit à l’éducation, n’ait pas été considérée, Myriam Lapointe-Gagnon estime que la Coalition avenir Québec n’est pas le parti des familles comme elle le prétend.

L’idée était qu’on se donne l’obligation légale de créer des places afin qu’il y en ait suffisamment pour chaque enfant, qu’on ne se retrouve pas dans 10 ans, dans 5 ans, avec une crise similaire dans le réseau. On a été vraiment déçus de cette première annonce-là, alors que tous les partis de l’opposition étaient d’accord avec le fait que ça devrait être inscrit comme un droit dans la loi, indique la jeune mère installée à Cacouna, au Bas-Saint-Laurent.

Myriam Lapointe-Gagnon.

Avec le mouvement Ma place au travail, Myriam Lapointe-Gagnon mène publiquement, depuis plus de neuf mois, un combat afin que chaque parent du Québec obtienne une place en garderie pour son enfant (archives).

Photo : Radio-Canada

Les députées Véronique Hivon, du Parti québécois, Christine Labrie, de Québec solidaire, et Jennifer Maccarone, du Parti libéral du Québec, participaient à la rencontre vendredi soir. Il y a beaucoup de points communs dans la vision des trois partis de l’opposition actuellement. Chaque députée a reconnu l’impact qu’a eu le mouvement sur les changements qu’on a pu voir advenir dans le réseau dans les derniers mois. Il y a quand même des choses qui ont été faites par le ministre, convient-elle.

Parmi leurs autres revendications, on compte la mise en place d’une aide financière temporaire d’urgence pour les familles qui doivent composer avec une perte de salaire causée par le manque de places en garderie.

« Mathieu Lacombe, depuis le début, est complètement fermé à toute forme d’aide pour les familles. Tout ce qu’il dit, c’est d’être patient, mais la banque n’est pas patiente quand on a une hypothèque à payer, nos enfants ne sont pas patients quand on manque de nourriture. »

— Une citation de  Myriam Lapointe-Gagnon, instigatrice du mouvement Ma place au travail

Prolonger les prestations du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) ou offrir des allocations familiales en attendant de régler la crise seraient des pistes à envisager, croit Mme Lapointe-Gagnon.

Il y a des familles qui sont monoparentales, des gens qui se retrouvent sur le bien-être social alors qu’ils avaient un emploi avant d’avoir un enfant. Pour la détresse psychologique des familles qui est immense, on demande que la CAQ prenne en compte tous ces facteurs-là et offre quelque chose. Elle le fait quand il y a des crises dans d’autres domaines.

Le mouvement demande également la conversion des garderies non subventionnées en Centre de la petite enfance. Le projet de loi prévoit la conversion de seulement 3500 places. Ça laisse donc 66 500 places qui ne seront pas converties. On ne comprend pas pourquoi ça avance à pas de tortue.

Réponse du ministère de la Famille

Par courriel, l’attaché de presse du ministre Lacombe a rappelé que le projet de loi 1, lorsqu’adopté, donnera l’obligation au gouvernement de développer de nouvelles places dès le moment où il y aura un manque de place sur un territoire.

Ces nouvelles places seront en priorité développées dans des Centre de la petite enfance, ajoute Antoine de la Durantaye, précisant que le ministre avait déposé un amendement en ce sens cette semaine.

L’automne dernier, Québec annonçait qu’il comptait octroyer au moins 3 milliards de dollars d’ici 2024-2025, soit 1,8 milliard de plus que prévu, pour compléter tel que promis le réseau de services de garde éducatifs à l’enfance. Son objectif premier est de créer 37 000 places actuellement manquantes dans le réseau d’ici trois ans.

« On s’est engagé à ce que chaque enfant puisse avoir accès à une place d’ici mars 2025. »

— Une citation de  Antoine de la Durantaye, attaché de presse du ministre Mathieu Lacombe

Le ministre de la Famille fera d’ailleurs une annonce dimanche en lien avec les places en garderie dans la province.

Avec la collaboration de Laurie Dufresne



Reference-ici.radio-canada.ca

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