Les décès de jeunes suivis par la protection de l’enfance bondissent en Alberta


Dans 30 des 45 cas, la cause du décès n’a pas été rendue publique et doit encore faire l’objet d’un examen par le bureau du médecin légiste en chef.

La ministre des Services à l’enfance, Rebecca Schulz, a demandé à son ministère d’enquêter sur l’augmentation du nombre de décès. Elle a évoqué, mercredi, la crise des opioïdes et la pandémie comme cause possible de cette hausse.

Les Autochtones continuent d’être surreprésentés dans le système de protection de l’enfance. Selon le professeur de travail social Peter Choate, de l’Université Mount-Royal, 73 % des enfants suivis sont autochtones.

En tout, 36 des 45 enfants, adolescents et jeunes adultes décédés depuis le 1er avril étaient autochtones, selon les données du ministère.

 Le fait que la proportion d’enfants autochtones dans le système continue d’augmenter signifie, selon moi, qu’on n’a pas trouvé de solution, explique Peter Choate. Ils sont surreprésentés depuis des décennies. Si notre approche actuelle fonctionnait, le problème aurait tendance à diminuer, pas à augmenter.

Il est trop tôt, selon lui, pour s’avancer sur les causes de l’augmentation du nombre de décès. Il ajoute cependant que les traumatismes intergénérationnels causés par les pensionnats pour autochtones alimentent les problèmes sociaux auxquels ils sont confrontés.

Il croit qu’il est temps de redonner aux Premières Nations, au Métis et aux Inuits davantage de contrôle sur les services de protection de l’enfance.

C’est ce que prévoit la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis (C-92), adoptée en 2019, dont l’application a été, jusqu’à récemment, suspendue par une contestation devant les tribunaux.

Dans son dernier rapport, le protecteur à l’enfance de l’Alberta, Del Graff, avait appelé les parlementaires à mettre en place des mécanismes permettant de faire un suivi de ses recommandations. Il affirme que plusieurs d’entre elles n’ont jamais ou seulement partiellement été implémentées.

Des changements chez les jeunes adultes

Des 45 jeunes décédés depuis un an, 20 avaient plus de 18 ans. Ceux-ci avaient été sous la supervision ou la garde des services à l’enfance et continuaient d’être suivis dans le cadre d’un programme de transition.

En 2021, le gouvernement provincial a abaissé de 24 à 22 ans l’âge maximal d’admissibilité à une aide financière pour les jeunes qui étaient sous la supervision de la protection de l’enfance. Ceux-ci avaient également accès à l’aide d’un travailleur social.

Rebecca Schultz, en point de presse, se fait interroger par des journalistes.

Rebecca Schulz a demandé aux employés de son ministère d’enquêter sur la hausse du nombre de décès.

Photo : Radio-Canada / Manuel Carrillos

Un groupe de bénéficiaires avaient déposé une poursuite contre le gouvernement provincial pour tenter de faire infirmer cette décision. Le NPD accuse, pour sa part, le gouvernement d’avoir failli à son devoir de protéger les jeunes Albertains les plus vulnérables.

Au début de mars, la province avait annoncé le lancement d’un nouveau programme de transition pour les adultes de 18 à 24 ans. Nous avons décidé d’être transparents. Ce nouveau programme n’est qu’une des approches que nous avons adoptées pour répondre à cette hausse des décès, a répondu la ministre Schulz jeudi.

Les jeunes qui atteignent l’âge adulte après avoir été sous la supervision de la protection de l’enfance ont besoin d’un soutien et d’un encadrement considérables, croit Peter Choate.



Reference-ici.radio-canada.ca

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