Alors qu’il était interrogé par la procureure Manon Gaudreault, Michaël Pelletier a reconnu avoir vendu de la cocaïne pendant une période d’environ six mois avec Maxime Dugas-Lepage pour qui il effectuait des livraisons de drogue. Devant la cour, il a dit avoir arrêté ses activités liées au trafic de cocaïne lors de la disparition de la victime, en janvier 2020.
À ce moment-là, on achetait [la cocaïne] de Steve Lévesque
, a notamment affirmé M. Pelletier. La procureure a, par ailleurs, demandé à ce témoin s’il pouvait identifier Steve Lévesque dans la salle de cour, ce qu’il a fait en le pointant dans le box des accusés.
Michaël Pelletier a expliqué qu’une semaine avant la disparition de Maxime Dugas-Pelletier, le 20 janvier, la victime et lui ont rencontré les gars
de la gang de Matane
.
Il a soutenu que des membres du gang leur auraient indiqué qu’ils vendaient de la cocaïne sur leur territoire, soit à Sainte-Anne-des-Monts. Ils auraient fait savoir à Maxime Dugas-Lepage et Michaël Pelletier qu’ils devaient donc vendre la drogue pour le compte de la gang de Matane
plutôt que pour Steve Lévesque.
Michaël Pelletier a poursuivi son témoignage en expliquant que Maxime Labrie (le suspect arrêté en même temps que Steve Lévesque) aurait ensuite contacté Maxime Dugas-Lepage pour lui demander de le rencontrer à son retour de Sept-Îles.
Selon Michaël Pelletier, Maxime Labrie aurait dit à Maxime Dugas-Lepage qu’il était fâché que ce dernier ait discuté avec des membres de la gang de Matane
.
Le témoin a aussi ajouté que le transfert de gang était déjà amorcé et que Maxime Dugas-Lepage et lui devaient quitter le groupe de Steve Lévesque pour se joindre à la gang de Matane
dans les jours suivants.
Contre-interrogé par l’avocat de la défense, Michaël Pelletier a affirmé que, selon lui, Maxime Dugas-Lepage aurait vendu de la cocaïne pendant environ un an avant sa disparition.
Maître Pierre L’Écuyer a aussi demandé au témoin s’il était possible que la victime ait volé 3100 $ à Mario Lafontaine. Michaël Pelletier lui a répondu qu’à sa connaissance, cela lui semblait impossible parce que Maxime Dugas-Lepage se trouvait à Sept-Îles au moment du vol présumé.
De nombreuses photos présentées à la cour
Un technicien en scène de crime de la Sûreté du Québec (SQ), Jean-Philippe Desjardins, a aussi été appelé à la barre des témoins plus tôt dans la journée de mercredi.
Il a présenté quatre des sept albums-photos qu’il doit exposer à la cour. Les clichés ont été pris les 23 et 24 janvier à divers endroits considérés comme importants dans la perpétration du meurtre présumé. Les membres du jury ont pris connaissance des clichés et les ont regardés avec attention.
Des photos ont notamment été prises au domicile de Mario Lafontaine à Sainte-Anne-des-Monts, lieu où le meurtre aurait été perpétré.
M. Desjardins a expliqué qu’au fil de sa prise de clichés, certains éléments ont retenu son attention. Il a précisé avoir remarqué de petites taches rougeâtres sur le bas du réfrigérateur, la poubelle et des chaises de cuisine.
Pendant la présentation de ces photos, des membres de la famille de la victime qui assistent au procès ont montré des signes d’émotion et de nervosité.
Il a aussi pris des plans plus rapprochés des lieux, notamment du réfrigérateur où des traces d’essuyage ont été constatées. Ça avait attiré mon attention lors de l’examen préliminaire [des lieux]
, a-t-il déclaré à la cour.
Selon son témoignage, des biologistes judiciaires, arrivés sur les lieux vers 14 h, ont ensuite employé du luminol, un produit qui permet de révéler des traces de sang qui auraient été essuyées à divers endroits de la résidence, dont le plancher de la cuisine et sur une bouteille de produit de nettoyant retrouvé sous l’évier de la cuisine.
Le technicien en scène de crime a poursuivi son témoignage en expliquant que les policiers ont saisi un ordinateur portable, la bouteille de nettoyant qui a réagi au test de luminol, un rouleau d’essuie-tout et un emballage vide de huit rouleaux d’essuie-tout retrouvé dans la poubelle de la cuisine.
Une seule empreinte digitale a été décelée sur la scène, selon Jean-Philippe Desjardins. L’empreinte d’une paume de main a été prélevée sur la poignée du congélateur dans la cuisine. Les policiers l’ont identifié comme appartenant à Maxime Labrie.
Le technicien en scène de crime a aussi présenté des photos prises au domicile de Maxime Dugas-Lepage à Sainte-Anne-des-Monts en indiquant que rien de particulier n’a été constaté sur les lieux.
Des photos des vêtements que portaient les suspects Maxime Labrie et Steve Lévesque quelques heures après leur arrestation à Rimouski le 26 janvier ont aussi été présentées, mais Jean-Philippe Desjardins a expliqué que, là aussi, rien n’a attiré l’attention des policiers outre une tache brunâtre sur la veste de Maxime Labrie.
Des armes trouvées dans le véhicule des suspects
Jean-Philippe Desjardins a dévoilé au jury des photos prises le 26 janvier lors de la fouille du véhicule utilitaire sport noir de marque Mercedes des suspects.
Plusieurs objets ont été saisis à bord du véhicule dont deux armes de poing de deux calibres différents, des cartouches de trois calibres différents et un sachet contenant de la poudre blanche.
Des tests réalisés à l’aide d’un liquide luminescent ont aussi révélé la présence de traces potentielles de sang à quelques endroits du véhicule. Ce liquide devient luminescent lorsqu’il réagit au contact du sang. Des prélèvements pour analyse ont été effectués à ces endroits du véhicule.
Le témoignage de Jean-Philippe Desjardins doit se poursuivre jeudi matin.
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