Le prix élevé du homard en décourage certains, mais il pourrait bientôt diminuer


Le prix du homard a atteint des sommets historiques dans les Maritimes. Pendant la pandémie, de nombreux consommateurs en Asie et aux États-Unis ont décidé de déguster le crustacé, faisant ainsi augmenter la demande. Combiné à des prises plus faibles pendant l’hiver, le prix au consommateur a alors monté en flèche, pour atteindre 19,50 $ la livre.

Pas de homard au menu

Cette situation complique la vie de certains entrepreneurs, comme le restaurant Le Caraquette dans la Péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick.

Le homard sera complètement retiré du menu cette année, ce qui veut dire que les touristes et les clients locaux ne pourront malheureusement pas déguster le fameux club au homard ou la guédille au homard.

« C’est un gros impact, ça fait 30 ans qu’on est ouvert et on a toujours offert du homard! »

— Une citation de  Cinthia Godin, serveuse, restaurant Le Caraquette
L'affiche extérieure du restaurant

Le restaurant Le Caraquette à Caraquet au Nouveau-Brunswick a décidé de retirer le homard de son menu pour cette année.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Papillon

Devant le prix élevé du homard, le fait de retirer ce crustacé du menu a été une décision difficile à prendre, selon Cinthia Godin, serveuse au restaurant Le Caraquette.

On est dans le temps qu’on refait nos menus, on refait nos choses, et on se doit de l’enlever complètement pour cette année. Ça ne veut pas dire qu’il ne reviendra jamais, mais avec le prix qu’il est cette année, on se doit de l’enlever, explique-t-elle.

Une femme assise devant une fenêtre. Des bateaux sont accostés au quai.

Cinthia Godin, serveuse au restaurant Le Caraquette, affirme que la décision de retirer le homard du menu a été très difficile à prendre.

Photo : Radio-Canada

Elle précise que le club au homard, par exemple, aurait été vendu à un prix exorbitant. On est quand même un restaurant familial, on a des prix qui sont abordables pour tous les gens, mais là, se voir mettre des prix vraiment plus élevés pour un item ou deux sur notre menu, on s’est dit non, pas pour cette année.

Elle ajoute que la situation sera réévaluée et que si le prix s’améliore, le restaurant pourrait décider de servir du homard pendant la saison estivale au lieu de toute l’année, par exemple.

Néanmoins, le crustacé ne sera pas inscrit au menu, mais plutôt mentionné à l’arrivée des clients, s’il est disponible.

Baisse des prix attendus

Les prix offerts aux pêcheurs de homard ont tendance à diminuer au printemps, alors que davantage de pêcheurs dans les différentes zones de pêche dans les Maritimes sortent en mer.

C’est déjà le cas des pêcheurs en Nouvelle-Écosse, où le prix est passé de 17,50 $ la livre au début du mois à 10 $ et 11 $ lundi.

Des épiceries à Halifax offrent maintenant du homard vivant à 17,99 $ la livre, une baisse de trois dollars par rapport à la semaine dernière.

Des homards cuits dans un présentoir du Moncton Fish Market.

Le prix du homard offert aux pêcheurs en Nouvelle-Écosse a baissé lundi, passant de 17,50 $ la livre au début du mois à 10 $ et 11$. Ci-dessus, du homard cuit vendu à la poissonnerie Moncton Fish Market, où le prix est passé de 29,99 $ à 24,99 $ récemment.

Photo : Radio-Canada / Michèle Brideau

Pendant ce temps, au Nouveau-Brunswick, les pêcheurs s’activent sur les quais en vue du début de la saison de pêche pour la zone 23, dans le nord-est de la province.

Ils surveillent de près les fluctuations du prix du homard dans les dernières semaines chez leurs collègues de la Nouvelle-Écosse.

Martin Mallet en entrevue par webcam. Il est assis dans un bureau.

Martin Mallet, directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM) (archives)

Photo : Radio-Canada

La moyenne dans les derniers 10 ans du prix payé au pêcheur était moins que 6 ou 7 dollars la livre. L’année passée, on a reçu une très bonne année du côté du prix, mais on s’attend quand même avec le coût d’opération qui continue d’augmenter qu’on reçoit quelque chose qui reflète un peu ce que les autres flottilles ont reçu dans les dernières semaines, explique Martin Mallet, directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes.

Il précise que les pêcheurs s’attendent à voir des prix au-delà de 8 $ la livre, 9 $ la livre et plus.

Il ajoute qu’en raison de l’inflation et du prix des carburants, les coûts d’opération des pêcheurs ont augmenté de façon significative au cours des dernières années, de 50 à 75 % d’augmentation des frais, selon lui.

La saison de pêche devrait être lancée le 30 avril, si les conditions météorologiques et l’état des glaces le permettent.

Du côté de l’Association des transformateurs de homard, le prix du homard est toujours la grande question, au début de la saison.

Je dois vous avouer qu’il y a un peu d’ombre au tableau au niveau des marchés. On a vu un peu plus d’incertitude au niveau du crabe, on a vu beaucoup de changements du côté du marché vivant qui est très axé sur la Chine, mais ça a quand même changé la donne rapidement depuis quelques semaines. Donc on demeure prudent, mais confiant aussi, je crois qu’il est trop tôt encore pour s’avancer, dit Nat Richard, directeur général de l’Association des transformateurs de homard.

Avec des informations de Mathieu Papillon, René Landry, Michèle Brideau et Nicholas Steinbach



Reference-ici.radio-canada.ca

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