Le PCC semble faire campagne comme si la pandémie était terminée, disent des experts



La campagne officielle n’a pas encore commencé. Malgré tout, le premier ministre Doug Ford et ses ministres ont parcouru la province en faisant une multitude de promesses sous la bannière de bâtir l’Ontario, s’arrêtant dans la région du Grand Toronto, ainsi que dans le sud-ouest et le nord. Le transport est un point central, avec des promesses de construction d’autoroutes, de métros et de véhicules électriques, ainsi que l’infrastructure des soins de santé, comme les prévisions d’expansion des hôpitaux et des soins de longue durée.

Les conservateurs semblent se concentrer sur la reconstruction de la province après la pandémie et veulent donner l’impression aux électeurs qu’ils sont les seuls capables de le faire.

Ils essaient vraiment de faire comme si la pandémie était dans le rétroviseur, a déclaré Cameron Anderson, professeur de sciences politiques à l’Université Western.

Ce ton, y compris la décision de lever presque toutes les mesures de santé publique liées au virus dans les six semaines précédant la campagne électorale, représente un changement pour le premier ministre sortant Doug Ford, a noté M. Anderson, car pendant une grande partie de la pandémie, M. Ford semblait plus disposé à introduire des restrictions en matière de santé publique que les autres premiers ministres conservateurs du Canada.

Changer de canal

Susie Heath, consultante principale chez Crestview Strategy et ancienne membre du personnel libéral, a déclaré que la série d’annonces de financement semble également être une tentative de changer de canal sur la pandémie et d’apaiser les électeurs frustrés qui ont été affectés négativement par les confinements au cours des dernières années.

Ils espèrent peut-être que ces électeurs n’ont pas la mémoire longue et qu’ils verront tout le bien qu’ils annoncent, peut-être dans leurs propres circonscriptions, a-t-elle déclaré.

Les conservateurs espèrent peut-être aussi que le public oubliera un certain nombre de promesses faites lors de la campagne de 2018. Par exemple, la bière et le vin ne sont toujours pas disponibles dans les dépanneurs, et les factures d’électricité n’ont pas été réduites de 12 %.

Le gouvernement Ford a également changée d’idée sur des questions majeures au cours de la dernière année, en augmentant le salaire minimum à 15 $ l’heure après avoir annulé une augmentation salariale prévue des années plus tôt et en soutenant l’infrastructure et la fabrication de véhicules électriques après avoir interrompu la construction de bornes de recharge et mis fin aux rabais pour les acheteurs peu après avoir pris le pouvoir.

En ce qui concerne les volte-face et les promesses non tenues d’il y a quatre ans, les analystes qui ont parlé à La Presse canadienne ont déclaré que la pandémie pourrait susciter un certain pardon et une certaine compréhension de la part des électeurs.

La pandémie colorera une grande partie de l’évaluation de la performance du gouvernement, au point de masquer, je suppose, certaines des promesses ou des politiques antérieures qui ont peut-être été changées ou modifiées ou qui n’ont pas encore été abordées, a déclaré M. Anderson.

Difficile pour Ford

Shakir Chambers, d’Earnscliffe Strategies, a travaillé sur la plateforme de campagne de Doug Ford en 2018. Selon lui, la pandémie restera un facteur X tout au long de la campagne.

Mais il a déclaré que la décision de se concentrer sur des questions qui ne sont pas liées à la pandémie, comme la construction de voitures électriques, est une bonne chose pour les conservateurs. Selon lui, une grande partie de la base électorale du parti est fatiguée des mesures sanitaires et veut discuter d’autres priorités.

Un autre facteur potentiel, dit-il, est l’influence des nouveaux partis de droite comme New Blue et Ontario Party, qui alimentent le ressentiment persistant contre le gouvernement à propos de mesures comme les confinements et les politiques de vaccination, même si la majorité de ces mesures ont pris fin.

Des thèmes similaires sont également à l’origine de l’immense popularité du candidat à la direction du Parti conservateur fédéral, Pierre Poilievre. M. Chambers a déclaré que les questions relatives à la course à la direction du parti fédéral et aux partis dissidents de droite pourraient se répercuter sur la campagne de M. Ford.

Ce sera un combat difficile pour Ford, a déclaré M. Chambers. Comment gérer cela de manière à ne pas perdre la base de son parti, surtout dans les régions contestées, mais en même temps, ne pas rebuter la majorité des Ontariens qui ont besoin d’un certain niveau de restrictions en matière de santé publique pour se sentir en sécurité. Ce sera un parcours intéressant pour lui.

Les libéraux semblent gagner du terrain

Les derniers sondages indiquent que les progressistes-conservateurs sont en tête, bien que les libéraux semblent gagner du terrain. M. Chambers a fait remarquer que même avec cette avance apparente, M. Ford doit se battre pour obtenir une majorité, car tous les chefs de l’opposition ont indiqué qu’ils ne soutiendraient pas un gouvernement minoritaire des conservateurs.

Ceux-ci ont besoin de 63 sièges pour obtenir une majorité. C’est réalisable pour le parti de Ford, mais selon M. Chambers, la compétition pour plusieurs sièges dans la région du Grand Toronto pourrait être serrée.

Jeffrey Rosenthal, professeur de statistiques à l’Université de Toronto qui analyse les sondages, a fait remarquer que tout peut arriver au cours d’une campagne.

Il y a un certain nombre d’électeurs qui veulent probablement que les conservateurs soient éliminés et qui ne se soucient pas tellement de savoir si c’est le NPD ou les libéraux qui sont élus. Vous pouvez imaginer qu’un grand nombre de ces électeurs seront influencés par les sondages, a-t-il déclaré.

Avec les informations de La Presse canadienne



Reference-ici.radio-canada.ca

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