Le ministère de la Famille du Québec crée 14 000 places en garderie



En date de cet après-midi, 82 % de notre cible est déjà atteinte, a-t-il indiqué en conférence de presse dimanche.

Dans les appels antérieurs, les réponses prenaient 10 mois à peu près. On a réussi à analyser tous les dossiers de façon rigoureuse, mais avec des délais qui sont vraiment meilleurs, a ajouté le ministre Lacombe. Le délai maximum, pour cet appel de projets, a été de 60 jours.

Il a aussi mentionné que les places en garderie pourraient voir le jour plus rapidement que prévu, dans des installations temporaires – durant la construction des nouveaux Centre de la petite enfance et garderies subventionnées. Il pourrait s’agir de locaux municipaux vacants, a mentionné le ministre.

Ainsi, avec 19 000 places en voie d’être créées et 1000 autres places réservées aux communautés autochtones, avec lesquelles des discussions devront avoir lieu, Québec assure toujours que les 37 000 places qu’il a promises s’ajouteront dans les garderies d’ici mars 2025.

Le ministère offre par ailleurs sur son site web, à la disposition des parents préoccupés, un tableau contenant toutes les informations qui concernent les projets en cours. Il sera possible d’y voir à quelle date les places promises devraient être disponibles. Les parents pourront donc savoir quels projets verront le jour, quand, et qui [en sera] le promoteur, a poursuivi le ministre.

Des parents incapables de trouver une place en Centre de la petite enfance

Pour de nombreux parents à la recherche de places en garderies subventionnées ou en Centre de la petite enfance, le temps presse.

C’est entre autres le cas de Gabrielle Turcotte-Audy et de Dominic Legault. Ces parents de jumeaux âgés de huit mois désespèrent à essayer d’inscrire leurs poupons au même service de garde à Longueuil ou à Boucherville.

Honnêtement, j’ai de la misère à dormir le soir quand je me couche. Je ne vois pas le bout de ça, confie Mme Turcotte-Audy. Deux places dans la même garderie, c’est une mission impossible.

On me dit de ne pas compter sur un Centre de la petite enfance, explique la mère de famille, qui a même publié des annonces sur le web pour trouver une garderie, en vain.

Dominic Legault va plus loin : Ça prend vraiment une garderie pour qu’au moins, on travaille. C’est important que les deux parents puissent avoir une chance de retourner au travail. Ce n’est pas juste que c’est à moi ou à ma conjointe de faire un choix, lâche-t-il.

Des constructions plus rapides

Pour que les places octroyées puissent voir le jour le plus rapidement possible, le ministère de la Famille a aussi décidé, en accord avec l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), de rendre possible la réalisation de projets d’installations préfabriquées usinées.

Cela permettra à une vingtaine de Centre de la petite enfance de s’installer dans des installations usinées de très grande qualité, a affirmé le ministre de la Famille.

Des plans modèles approuvés par le ministère devraient permettre de réduire le délai de construction de 9 à 3 mois pour au moins 1600 places, dans 11 régions administratives.

[Nous aurons] des constructions plus écologiques, nous économiserons sur les pertes et [nous aurons] des gens présents en usine pour s’assurer de la qualité, a déclaré Geneviève Bélisle, directrice générale de l’Association québécoise de centres de la petite enfance, qui se réjouit de l’entente prise avec le ministère de la Famille.

Il reste maintenant à trouver les éducatrices qui prendront soin des enfants qui entreront dans le réseau et de ceux qui s’y trouvent déjà. Les éducatrices que comptent les garderies sont actuellement en nombre réduit.

On a besoin de 18 000 éducatrices, a avoué M. Lacombe. Pour en accélérer l’embauche, il a dit que le gouvernement commencera par mieux les payer. Par ailleurs, leur embauche va s’échelonner selon le calendrier d’ouverture des Centre de la petite enfance, a conclu le ministre.

Québec dit aussi vouloir requalifier ou recruter 25 000 éducatrices d’ici 2026, grâce à divers incitatifs.

La Centrale des syndicats du Québec partagée face à cette annonce

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a salué l’annonce faite dimanche par le ministre de la Famille, mais se dit préoccupée par la place trop importante occupée dans le réseau par les garderies privées.

Ces nouvelles places sont une bonne nouvelle, mais il y a deux éléments qui nous préoccupent. Pourquoi une place aussi grande aux garderies privées subventionnées? Et, dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre actuel, nous nous questionnons sérieusement sur la disponibilité d’éducatrices et de membres du personnel pour combler ces postes, a réagi la vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Line Camerlain.

Elle s’interroge aussi sur la possibilité de recruter les éducatrices dont le réseau des Centre de la petite enfance a besoin.

Faire des annonces de création de places est une chose, mais être en mesure d’assurer le service aux parents en est une autre. Il faut des éducatrices adéquatement qualifiées, a poursuivi Mme Camerlain, qui dit ne pas souhaiter des formations au rabais pour les futures éducatrices.

« Oui, la mise en place de formations rapides peut aider à attirer de la main-d’œuvre, mais il faut continuer de viser une formation complète et adéquate. »

— Une citation de  Line Camerlain, vice-présidente de la CSQ

La présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), Valérie Gagnon, a pour sa part souligné l’importance des milieux familiaux, dont le ministre Lacombe se détourne.

Pour répondre rapidement aux besoins des familles du Québec, on doit viser les places en milieux familiaux régies et subventionnées. Pourtant, le ministre Lacombe a annoncé, pas plus tard que cette semaine, le retrait de l’incitatif financier, pour 2023, associé à la création de places. C’est un non-sens alors que les responsables en services éducatifs à la petite enfance offrent des services de qualité dans des milieux déjà existants, a déclaré Mme Gagnon.

Avec des informations de Gabrielle Proulx



Reference-ici.radio-canada.ca

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