Le dragage du port de l’île d’Entrée engendre un nouveau problème


Pêches et Océans Canada a fait face à deux imprévus lors des travaux de dragage qui ont été achevés avant le congé pascal : l’important volume de sédiments à extraire du port et la contamination de ceux-ci.

Quand on a fait la caractérisation des sols, on a découvert qu’il y avait eu de nouvelles contaminations au chrome qui n’existaient pas avant, ce qui nous a obligés à disposer de façon terrestre ces sédiments-là, explique le directeur du secteur Îles-de-la-Madeleine de Pêches et Océans Canada, Cédric Arseneau.

Ottawa avait conclu une entente avec la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine pour entreposer les sédiments sur le terrain de l’ancien dépotoir de l’île d’Entrée.

On a réussi à stocker une bonne partie des sédiments là, mais il y avait des volumes assez impressionnants de gravier et de sable à extraire, affirme Cédric Arseneau. Donc, on a dû utiliser aussi une partie du terrain de l’association portuaire qui se trouve à être une partie du stationnement du quai.

Un dépôt abrité par une toile est visible près du quai.

Les sédiments contaminés devaient être entreposés seulement sur un terrain municipal situé près du quai, mais le site s’est rempli rapidement. Cela a forcé Ottawa à trouver un deuxième site de dépôt dans le stationnement du port. Sur la photo, les sédiments stockés sur l’ancien dépotoir municipal sont protégés par une toile.

Photo : Courtoisie

Le pêcheur et résident de l’île d’Entrée, Olivier Renaud, déplore vivement la situation. Il estime qu’une vingtaine de places de stationnement ne sont plus accessibles.

On se retrouve du jour au lendemain, sans s’y attendre, avec un dépôt de sédiments contaminés sur le quai de l’île d’Entrée qui constitue l’unique stationnement des pêcheurs, explique-t-il. En ce moment, il y a juste les pêcheurs de crabe qui utilisent le stationnement, et déjà, il déborde et les gens ne savent plus où se stationner.

« À deux semaines du début de la pêche au homard, ça sème une certaine consternation et confusion. »

— Une citation de  Olivier Renaud, résident de l’île d’Entrée

Le jeune pêcheur déplore l’absence de discussion et de réflexion pour trouver une solution plus accommodante pour les usagers et le manque de communication de Pêches et Océans Canada.

De son côté, le directeur régional du ministère affirme que des discussions sur le sujet ont eu lieu avec l’association portuaire de l’île d’Entrée.

Il n’y avait pas beaucoup de solutions de rechange au moment où on s’est parlé, donc on est arrivé au constat que c’était le coin du stationnement qui était le plus efficace, explique Cédric Arseneau.

Cédric Arseneau, directeur du bureau de secteur de Pêches et Océans aux Îles-de-la-Madeleine

Cédric Arseneau est directeur du bureau de secteur de Pêches et Océans aux Îles-de-la-Madeleine (archives).

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Des sédiments en place pour une période inconnue

Pour l’instant, Pêches et Océans ne peut confirmer quand ni comment les sédiments contaminés seront retirés du stationnement.

On est en train de faire des expertises pour avoir plus d’information sur la nature de la contamination des sédiments entreposés et faire des stratégies pour voir comment on va en disposer de la façon la plus efficace possible, explique Cédric Arseneau.

« On n’a pas encore d’échéance à savoir quand les sédiments vont sortir de l’île. Le but, c’est de le faire le plus rapidement possible. »

— Une citation de  Cédric Arseneau, directeur du secteur Îles-de-la-Madeleine, Pêches et Océans Canada

M. Arseneau indique qu’une deuxième phase de dragage du port de l’île d’Entrée est probable après le début de la pêche au homard, un facteur qui doit aussi être considéré dans la stratégie du retrait des sédiments.

Un homme et une femme de dos, en train de prendre un café sur le quai de l'île d'Entrée.

Le port est l’entrée principale de l’île d’Entrée. Il s’agit de la seule île habitée de l’archipel madelinot qui n’est pas reliée aux autres par voie terrestre (archives).

Photo : Forêt Sauvage Films

On doute que ça va être enlevé avant la saison estivale, craint Olivier Renaud. En plus d’être pêcheur, ce dernier est copropriétaire d’un café-boutique situé juste à côté de la zone de dépôt des sédiments dans le port.

C’est inquiétant pour le tourisme, ce n’est pas juste un havre de pêche, c’est la porte d’entrée de l’île, ajoute-t-il. Ce n’est vraiment pas invitant de voir des tas de gravier en arrivant. On est vraiment inquiet sur le dialogue en place et les intentions de Pêches et Océans Canada par rapport aux opérations à venir.

Un tas de sédiments en partie protégé par une toile déchirée.

Les vents ont déchiré la toile qui protégeait les sédiments contaminés sur le site de l’ancien dépotoir.

Photo : Courtoisie

Il y a quelques jours, le vent a déchiré la toile qui abritait le dépôt de sédiment contaminé sur le site du dépotoir, laissant une partie de l’amoncellement sans protection.

Pêches et Océans Canada travaille à corriger la situation. On a eu l’assurance que le degré de contamination des sédiments n’était un danger pour la communauté , affirme Cédric Arseneau.



Reference-ici.radio-canada.ca

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