Le paradoxe a été relevé par le leader parlementaire libéral, André Fortin, lors d’un point de presse organisé à l’Assemblée nationale, mardi matin. Selon lui, l’arrivée des deux nouvelles formations politiques sur la scène politique québécoise pourrait avoir une incidence sur la division du vote
.
Ce sera aux électeurs à décider dans quelle proportion ils veulent appuyer un parti ou un autre, a concédé le député de Pontiac. Cependant, si on vote pour un parti comme [le Parti canadien du Québec], le résultat de ça, c’est d’avoir plus de députés de la Coalition avenir Québec [et] c’est un peu contre-productif.
M. Fortin était interrogé sur le sujet alors que le Parti canadien du Québec, dont le nom a été réservé plus tôt cette année auprès d’Élections Québec, a annoncé tôt mardi ses six principes fondateurs
dans un communiqué rédigé uniquement en anglais.
L’apparition de ce parti s’ajoute à la création de Mouvement Québec, la nouvelle formation politique de Balarama Holness, annoncée la semaine dernière, dans le but avoué de ravir des sièges au PLQ dans le Grand Montréal le 3 octobre prochain.
Le Parti canadien du Québec se décrit comme une option fédéraliste progressiste, centrée sur les droits
.
Son porte-parole Colin Standish, juriste dans un cabinet d’avocats à Sherbrooke et porte-parole du Comité exploratoire des options politiques, affirme que la formation est à préparer les documents nécessaires pour être reconnue comme un parti en bonne et due forme par Élections Québec.
Le logo du parti et son chef seront présentés dans les prochaines semaines, dit-il.
Les six principes fondateurs du Parti canadien du Québec
- Le respect des droits fondamentaux;
- Le respect de l’intégrité de la Constitution canadienne;
- Le bilinguisme;
- Le libre choix en matière d’éducation;
- La prospérité économique de tous les Québécois;
- Le rapprochement et la réconciliation.
Selon M. Standish, la formation tentera de présenter des candidats dans les 125 circonscriptions du Québec cet automne.
Nous voyons cela comme un mouvement à l’échelle de la province qui peut potentiellement attirer tous les Québécois, pas seulement les anglophones, mais les francophones, la communauté autochtone et les nouveaux arrivants
, a-t-il expliqué à La Presse canadienne en entrevue mardi.
Cela étant dit, M. Standish s’attend à tirer son principal soutien des anglophones
et des groupes minoritaires
.
Nous reconnaissons que nos principales circonscriptions […] sont concentrées dans les régions de Montréal, des Cantons-de-l’Est et de l’ouest du Québec, et nous accorderons une attention particulière à celles-ci
, a-t-il souligné.
L’alternative, c’est le Parti libéral
, répète Anglade
Interrogée sur le sujet mardi, la cheffe libérale Dominique Anglade a tenté de minimiser l’apparition d’un autre parti cherchant à courtiser les anglophones, une clientèle traditionnellement acquise au PLQ.
À l’issue d’une conférence devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), Mme Anglade a d’abord cherché à classer ces initiatives dans la tendance constatée dans de multiples juridictions d’exprimer un mécontentement face à l’offre politique traditionnelle.
Puis, elle s’est dite très confiante que les gens vont bien voir que l’alternative, c’est le Parti libéral du Québec
.
« Que ce soit dans les positions qu’on a prises sur la loi 21, que ce soit la position qu’on prend sur le projet de loi 96, je pense que la communauté anglophone va très bien se reconnaître dans ce qui est sur la table. »
Colin Standish rejette pour sa part l’idée que son parti divisera le vote des fédéralistes, des anglophones et des groupes minoritaires.
Aucun vote au Québec ne peut être tenu pour acquis et aucun parti politique n’a le monopole d’une certaine circonscription, d’un certain groupe de personnes ou de la formation d’un gouvernement
, a-t-il soutenu.
Interrogé sur l’apparition de deux nouveaux partis potentiels, le premier ministre François Legault a déclaré qu’ils semblaient tous deux plaider en faveur d’un Québec bilingue – ce qui, selon lui, sonnerait le glas de la langue française.
Si le Québec devient bilingue, l’attrait de l’Amérique du Nord pour l’anglais sera si fort que ce ne sera qu’une question de temps avant qu’on ne parle plus français au Québec et qu’on devienne la Louisiane
, a-t-il fait valoir en marge de l’assermentation de la nouvelle députée caquiste de Marie-Victorin, Shirley Dorismond.
Reference-ici.radio-canada.ca