La vie de Guy Lafleur au grand écran | Vous avez vu?


J’ai des frissons qui me traversent le corps. C’est mon idole, j’ai grandi avec lui, quand je jouais au hockey, je portais son numéro. C’était un vrai qui disait ce qu’il pensait. C’est comme si je venais de perdre un membre de ma famille, explique Christian Larouche, encore sous le choc de la nouvelle du décès de l’ancien no 10 du Canadien de Montréal.

Christian Larouche nous raconte sa dernière rencontre avec le Démon blond.

La dernière fois que j’ai soupé avec lui, avec sa femme Lise et son fils Martin pour finaliser notre entente pour le film, j’ai été complètement surpris par le personnage. Ce gars-là qui ne s’entraîne pas avait des mains énormes, des bras musclés. Oui, c’était un athlète hors du commun. Durant le repas, il nous racontait comment il se cachait entre les périodes pour fumer, car il fumait comme une cheminée. Il nous a raconté plusieurs anecdotes. Malheureusement, je n’ai pas eu la chance de le côtoyer davantage.

Quand on aborde le projet du film, Christian Larouche confie que le défi va être énorme.

Depuis le début, on le sait qu’on a une pression énorme, car nous parlons de l’idole d’un peuple. Et là, on le voit de plus en plus avec les témoignages qui déferlent. Il nous faut faire un film à la hauteur de l’hommage que l’on doit rendre à cet homme, mais il nous faut aussi aborder les zones les plus sombres.

« Il n’est pas juste blanc bonnet, il avait aussi ses défauts avec ses nombreuses frasques. On va également montrer cela à l’écran tout en gardant le respect qu’il se doit. »

— Une citation de  Christian Larouche, producteur

Un premier scénario à la fin de l’été

Depuis quelques semaines, la santé de Guy Lafleur s’était détériorée, il était donc difficile de continuer les rencontres. Mais comme nous l’a confié le producteur, le plus gros du travail était fait.

Luc a quand même réussi à rassembler de nombreux témoignages de gens qui ont partagé sa vie, en plus des confessions de Guy Lafleur. Les Réjean Houle, Pierre Bouchard…

La semaine dernière, il a rencontré Cournoyer et il a même rencontré la maman de Guy Lafleur. Sa mère qui a 94 ans et qui est en pleine forme avec les sœurs de Guy, à Thurso. Elle a une vitalité cette femme, cela n’a aucun sens! Cela explique sûrement la génétique de Guy et d’où provenait toute son énergie!

On a pratiquement fini les rencontres, il nous reste quelques détails à finaliser, mais on commence l’écriture et on devrait avoir un premier jet du scénario à l’été.

Christian Larouche raconte avec quelle facilité il a réussi à convaincre Guy Lafleur et sa famille de réaliser ce film.

Il confie d’ailleurs que le Démon blond ne voulait éviter aucun aspect de sa vie et que tout pouvait se raconter. Il a même insisté.

La première chose qu’il m’a dite quand je suis arrivé au restaurant: “Christian, écoute-moi bien, moi je ne veux pas de zone grise. On va raconter mon histoire, je ne me cacherai pas. J’ai eu de nombreuses frasques, j’ai eu des aventures”, et sa femme était présente, se souvient-il.

« Il a rajouté : “Je veux que l’on raconte ce que ma vie a été et je n’ai rien à cacher”. Il voulait vraiment que l’on soit le plus honnête vis-à-vis des gens qui allaient regarder le film. Ce respect des gens, c’est tellement vrai. Le restaurant était plein et à tout bout de champ, les gens venaient le saluer. Et lui, même malade, il leur parlait, signait des autographes. C’est cela Guy! Pour le film, il a insisté et il disait qu’il ne voulait aucune censure. »

— Une citation de  Christian Larouche

La première fois que je l’ai rencontré, j’étais terrorisé

C’est la première réaction qu’a eue Luc Picard quand nous l’avons joint par téléphone.

J’étais terrorisé et tout de suite, j’ai senti la présence de l’athlète qu’il était encore malgré les années qui ont passé. J’étais impressionné par cette force de la nature. Au début, ce n’était pas facile de le faire parler, car comme on dit, c’était un homme de peu de mots. Imaginez! La première question que je lui pose à notre première rencontre, je lui demande s’il se rendait compte de ce qu’il représentait pour les Québécois. Sa réponse fut : “non”. C’est tout!

“Avez-vous une deuxième question?”, m’a-t-il répondu ensuite. Il m’a donc fallu lui tirer les vers du nez pour apprendre à mieux connaître cet homme-là. Par la suite, nous avons eu plusieurs rencontres ensemble jusqu’à ce qu’il tombe malade. Il se confiait ensuite par téléphone.

Quand nous l’avons joint, Luc Picard travaillait sur son scénario. Il a expliqué dans quel esprit il voulait faire ce film.

« C’est le monde du hockey que l’on va découvrir à travers l’homme. Je veux me rapprocher de ce qu’il était : un artiste, un créateur avec ce sentiment de liberté. Un homme qui faisait ses choix et qui n’avait peur de rien ni de personne. Je veux aussi me placer sur son épaule comme l’on fait les fans à qui je vais aussi donner la parole. Il y a aussi la vie avec ses coéquipiers que je veux raconter, les Serge Savard, Larry Robinson et tous ceux qui ont partagé sa vie. Je veux dépeindre également le gars qui arrivait cinq heures avant le match en uniforme et qui jouait au black diamond avec le personnel d’équipement. »

— Une citation de  Luc Picard, acteur, réalisateur et scénariste
Guy Lafleur avec la rondelle poursuivit par un joueur des Blackhawks.

Guy Lafleur sur la glace du Forum de Montréal, le 9 octobre 1982 lors d’un match contre les Blackhawks de Chicago.

Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty

On a demandé à Luc Picard s’il avait déjà une idée de celui qui pourrait incarner Guy Lafleur dans son film.

On n’en est pas encore là. Mais cela va être un autre défi. Il devra au moins savoir patiner, a-t-il ajouté avec humour.

Pour ceux qui pensent que tout a été dit sur ce monument, comme l’ont décrit Christian Larouche et Luc Picard, attendez-vous à des surprises et à découvrir chez le Démon blond d’autres aspects de sa vie qui n’ont jamais été révélés.



Reference-ici.radio-canada.ca

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