La chute des populations de caribous aux T.N.-O. est due à plusieurs facteurs


Tammy Steinwand assure qu’il n’y a pas qu’une seule cause pour expliquer la diminution de la population de caribous. On ne peut pas vraiment dire que ce sont seulement les prédateurs, ou les mines ou les personnes qui chassent tous les printemps. C’est tout ça réuni, a-t-elle dit jeudi devant le comité permanent sur le développement économique et l’environnement.

La harde de caribous Bluenose-Est a connu un fort déclin à partir de 2010, mais a augmenté entre 2018 et 2021 pour passer de 19 300 à 23 300 animaux. Selon Heather Sayine-Crawford, la directrice de recherche et de la gestion de la faune du territoire, la harde serait sur la voie du rétablissement.

La harde de Bathurst, en revanche, est toujours considérée comme un problème de conservation, dit-elle. Au milieu des années 1980, elle comptait environ 470 000 animaux. Dans les derniers relevés, ce nombre a chuté de 8200 en 2018 à 6240 animaux en 2021.

En 2015, le gouvernement territorial a mis en place une zone mobile dans laquelle la chasse aux caribous est interdite. Mme Steinwand affirme qu’il s’agit d’une action clef pour la harde de Bathurst qui s’étend du sud et du centre des T.N.-O. jusqu’aux aires de mise bas situées près de Bathurst Inlet, au Nunavut.

Zone de non-chasse

Le problème, selon le député du Deh Cho Ron Bonnetrouge, c’est qu’au cœur de cette zone de non-chasse se trouve la communauté de Wekweètı̀.

Pour le peuple déné, ce qui se trouve dans leur environnement est essentiel, dans ce cas c’est le caribou. Je me demande quelles considérations sont accordées aux résidents de cette communauté.

Une femme se tient devant une grande carte et regarde la caméra.

Tammy Steinwand, la directrice de la culture et de la protection des terres du gouvernement Tłı̨chǫ, pense qu’il faut trouver un équilibre pour protéger les caribous et assurer le développement économique des T.N.-O.

Photo : John Van Dusen / CBC

Selon Tammy Steinwand c’est de là que provient l’expression banni de nos terres. Elle affirme avoir entendu d’un des chasseurs qu’ils ne pouvaient que regarder leur nourriture passer, sans pouvoir la récolter.

« Je compatis avec les aînés et les chasseurs, mais quelle est l’alternative? »

— Une citation de  Tammy Steinwand, directrice de la culture et de la protection des terres du gouvernement Tłı̨chǫ

Mme Steinwand ajoute qu’un programme permet au gouvernement Tłı̨chǫ de rémunérer la chasse d’autres animaux tels que les poissons, lapins, rats musqués et bœufs musqués.

Wekweètı̀ a également pu envoyer un groupe de la communauté chasser des caribous dans une zone autorisée et ramener la récolte par avion.

Trouver un équilibre

Selon le député de Frame Lake, Kevin O’Reilly rien de plus ne peut être fait sur le sujet de la chasse, le contrôle des prédateurs est en place, mais la question de la protection de l’habitat des caribous est toujours en suspens.

Il s’inquiète depuis longtemps du fait que le corridor d’accès à la province géologique des Esclaves traverse les aires de mise bas du troupeau de Bathurst, et a affirmé jeudi qu’il serait incompatible avec la survie du troupeau.

Kevin O'Reilly parle à l'Assemblée législative des T.N.-O.

Kevin O’Reilly, le député de Frame Lake, s’inquiète depuis longtemps du fait que le corridor d’accès à la province géologique des Esclaves traverse l’aire de mise bas du troupeau de caribous de Bathurst.

Photo : Travis Burke / CBC

Brett Elkin, sous-ministre adjoint du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles, note que ces actions sont déjà requises dans les évaluations environnementales et les plans de gestion et de surveillance de la faune pour les mines.

Il affirme aussi que pour les activités d’exploration et de développement miniers, le territoire travaille sur des exigences similaires et se dirige vers une mise en œuvre complète.

Mme Steinwand pense qu’il faut faire plus de recherches sur la façon dont les caribous sont touchés par le bruit, la poussière et la pollution des développements miniers. Elle ne cache pas que le territoire a besoin des bénéfices économiques de l’industrie.

Nous avons besoin de ces mines. Nous dépendons aussi grandement de la faune, comme le caribou. Alors nous essayons très fort de travailler avec tout le monde pour trouver le bon équilibre.

Avec les informations de Liny Lamberink

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Reference-ici.radio-canada.ca

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