La bibliothèque municipale de Windsor souhaite avoir des travailleurs sociaux


Les travailleurs sociaux dans la bibliothèque peuvent venir en aide aux usagers souffrant notamment de problèmes de santé mentale.

Je pense que cela pourrait être très bénéfique pour eux, mais aussi pour la communauté dans son ensemble et nous pourrions les aider en personne quand c’est nécessaire, explique Ketty Pope, directrice générale de la bibliothèque municipale de Windsor.

Ketty Pope, directrice générale de la bibliothèque municipale de Windsor se tient debout à l'intérieur de la bibliothèque.

Ketty Pope, directrice générale de la bibliothèque municipale de Windsor.

Photo : GABRIEL NIKUNDANA

Des sans-abri ou des personnes vulnérables fréquentent souvent les différentes succursales de la bibliothèque au centre-ville de Windsor. La plupart d’entre eux ne savent même pas où trouver les services d’aide dont ils ont besoin.

« Souvent, un individu arrive, un sans-abri, avec des problèmes de santé mentale et il n’y a pas de connexion ici dans la bibliothèque. »

— Une citation de  Ketty Pope, directrice générale, bibliothèque municipale de Windsor

Les travailleurs sociaux peuvent également rediriger certains usagers ayant d’autres types de difficultés vers des services qui ne sont pas disponibles à la bibliothèque, affirme Mme Pope.

À titre d’exemple, la bibliothèque publique de London a embauché, au mois d’avril, un travailleur social de l’Association canadienne pour la santé mentale à temps plein.

Service indispensable

Karen Pillon, la directrice adjointe de la bibliothèque Leddy de l’Université de Windsor connaît bien le quotidien des bibliothèques publiques. Elle a dirigé la bibliothèque municipale de Windsor pendant quatre ans.

Selon elle, des sans-abri ou des personnes aux prises avec des problèmes de drogues ou d’alcool vont à la bibliothèque pour plusieurs raisons. Certains sont à la recherche notamment d’un abri pendant l’hiver ou d’un accès à Internet.

Ce n’est pas quelqu’un qui entre à la bibliothèque, qui cherche un livre et qui rentre à la maison, explique -t-elle. Ce sont des gens qui restent longtemps à la bibliothèque.

Karen Pillon regarde vers la caméra. Derrière elle se trouve une rangée de livres.

Karen Pillon, directrice-adjointe à la bibliothèque Leddy à l’Université de Windsor.

Photo : Avec Autorisation de Karen Pillon

Pour elle, les travailleurs sociaux seraient les bienvenus, parce qu’ils peuvent offrir un soutien immédiat aux clients en crise dans les salles de lecture.

Mme Pope est du même avis.

Je soutiens fermement l’idée d’avoir des travailleurs sociaux dans nos bibliothèques publiques, dit-elle.

Des avis partagés

Goulad Wem est un usager de l’annexe de la bibliothèque municipale de Windsor située sur l’avenue Forest Glade.

Selon lui, il faut limiter l’accès des sans-abri aux bibliothèques ou toute autre personne susceptible de troubler la tranquillité des lecteurs et plus particulièrement des enfants.

Je pense que les personnes sans domicile fixe devraient être découragées d’aller à la bibliothèque, parce qu’il y a des petits enfants et je ne pense pas que ce soit un bon mélange, explique-t-il.

Goulad Wen se tient devant une étagère de livres.

Goulad Wen, résident de Tecumsey

Photo : GABRIEL NIKUNDANA

Je crois que les travailleurs sociaux sont nécessaires pour aider les gens, mais la bibliothèque n’est pas un endroit pour le faire, croit-il.

Mme Pillon s’inscrit en faux contre cette idée qu’elle juge contraire aux valeurs de la bibliothèque.

Quel que soit son statut, la bibliothèque est pour tout le monde et pour tous les âges, soutient-elle.

De toutes les manières qu’une personne se présente, les gens ont une vie différente. Est-ce que cette vie ne leur donne pas la chance de visiter une place comme toute autre personne? Non, insiste-t-elle.

Selon Mme Pillon, la cohabitation est possible. Il y a des places pour les enfants, il y a des places pour les adultes, on peut tous coexister, ajoute-t-elle.

« Une bibliothèque accueille tout le monde, même si tu es pauvre, même si tu as des problèmes mentaux, même si tu es immigrant, même si tu es riche, la bibliothèque est une place pour tout le monde. »

— Une citation de  Karen Pillon

La bibliothèque Leddy, plus outillée

Les étudiants sont les principaux clients de la bibliothèque Leddy de l’Université de Windsor. L’endroit offre de nombreux services aux étudiants notamment le mentorat intitulé : Si tu vois quelque chose, dis quelque chose.

Ainsi, lorsque le personnel remarque un étudiant qui a de l’anxiété voire des signes de dépression, il est vite pris en charge, présente Mme Pillon.

On est chanceux à l’université d’avoir des ressources qui sont près de nous, se réjouit-elle.

La responsable de la bibliothèque municipale a déjà lancé l’idée au niveau de la municipalité. Mme Pope espère que l’embauche des travailleurs sociaux ne soit plus qu’une question de temps.



Reference-ici.radio-canada.ca

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