Jason Kenney avoue avoir pensé démissionner en décembre



Ces commentaires ont été faits alors que Jason Kenney s’adressait, mardi, aux employés politiques de son caucus. CBC a obtenu un enregistrement du rassemblement réalisé à l’insu du premier ministre par un de ses employés.

« Quel est le chemin le plus facile pour moi? Partir. Je n’ai pas besoin de cet emploi. »

— Une citation de  Jason Kenney, premier ministre de l’Alberta

Je pourrais aller dans le secteur privé et avoir mes soirées et mes fins de semaine de congé, poursuit le premier ministre.

Jason Kenney fait face à un vote de confiance des membres du Parti conservateur uni (PCU), qui est profondément divisé sur le leadership de son chef.

Cette semaine, le conseil d’administration provincial du parti a annoncé que ce vote n’aura plus lieu en personne à Red Deer, le 9 avril, mais se déroulera exclusivement par la poste en raison d’un nombre record d’inscriptions.

Le parti en dévoilera le résultat le 18 mai. Plusieurs militants et députés s’inquiètent du risque de voir le vote par la poste manipulé.

J’ai beaucoup pensé [à démissionner] avant les Fêtes, honnêtement, dit Jason Kenney dans l’enregistrement.

J’ai décidé que ce serait terriblement irresponsable, parce que si nous avons une course à la chefferie dans ce contexte, cela nous divisera de façon permanente et donnera la victoire au Nouveau Parti démocratique aux prochaines élections.

Le bureau du premier ministre affirme que les commentaires contenus dans cet enregistrement sont conformes aux déclarations publiques précédentes [du premier ministre] sur ce sujet. Il n’a pas souhaité commenter davantage.

Kenney qualifie ses opposants d’extrémistes

Jason Kenney ajoute qu’il croit que le vote de confiance auquel il doit faire face n’a rien de normal. Lors d’une assemblée générale typique, selon lui, 1300 membres du parti avec la gueule de bois se réveillent à l’hôtel le samedi matin, attrapent un café et vont voter, croit-il.

Environ 15 % à 20 % d’entre eux vont voter contre le chef – ceux qui n’ont pas eu un rendez-vous [avec le chef], pas obtenu de financement ou n’ont pas reçu de fleurs du premier ministre le jour de leur anniversaire, précise le premier ministre.

Tout ça est normal. Si c’était ce à quoi je fais affaire en ce moment, il n’y aurait pas de problème. C’est de la politique interne que je peux gérer, mais il n’y a rien de normal ici, poursuit-il.

Je ne laisserai pas ce parti conservateur traditionnel devenir une plateforme pour des points de vue extrémistes, haineux, intolérants, fanatiques et fous. Désolé d’être aussi cru, mais vous devez comprendre ce qui est en jeu ici, avertit Jason Kenney.

« Les fous tentent de prendre le contrôle de l’asile et je ne vais pas les laisser faire. »

— Une citation de  Jason Kenney, premier ministre de l’Alberta

Il remercie ensuite ses employés d’avoir motivé les conservateurs traditionnels à l’appuyer.

Un manque de confiance flagrant

Le professeur de sciences politiques Duane Bratt, de l’Université Mount Royal de Calgary, estime que l’existence d’un tel enregistrement clandestin réalisé par un employé politique démontre que le Parti conservateur uni fait face à un énorme problème.

Il y a un manque de confiance fondamental entre les membres du Parti conservateur uni, la direction du parti et le premier ministre. Ceci est la preuve que ce manque de confiance s’étend jusqu’au personnel politique, analyse Duane Bratt.

Jason Kenney peut être perçu comme plus modéré au sein du parti, mais en disant que toute critique de lui et de son leadership doit forcément venir d’un extrémiste, il fait de fausses équivalences, juge le professeur.

Certains députés conservateurs unis se sont aussi insurgés contre le langage de leur chef face à ses opposants au sein du parti, récemment.

C’est totalement infondé et injustifié. C’est une politique de destruction personnelle, croit le député d’Airdrie-Cochrane, Peter Guthrie. Ce dernier a appelé, jeudi, à la démission du premier ministre, tout comme son collègue Jason Stephan.

Le président d’association de circonscription du PCU d’Olds-Didsbury-Three Hills, Rob Smith, s’est défendu d’être un radical de droite, jeudi, lors d’une conférence de presse pour réclamer que le vote de confiance de Jason Kenney se tienne en personne à Red Deer le 9 avril.

Rob Smith ajoute qu’il est temps, pour le parti, de décider qui nous sommes dans nos cœurs et nos âmes.

Avec les informations d’Elise von Scheel



Reference-ici.radio-canada.ca

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