Grâce à une demande d’accès à l’information déposée auprès du ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS), Radio-Canada a appris qu’environ 57 % des
RPA québécoises étaient, en date du 16 novembre 2021, munies de gicleurs.Cette proportion a augmenté d’environ 13 points de pourcentage depuis 2019, alors que près de 44 % possédaient le nombre de gicleurs prévu par la loi.
Par contre, ces statistiques chutent en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine : selon le
MSSS, seulement 36 % des établissements privés, soit 17 sur 46, en possédaient en novembre 2021. Trois RPA sont pour leur part partiellement munies de gicleurs.Ces chiffres s’expliqueraient notamment par la quantité de petites résidences présentes sur le territoire. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie indique que les établissements de neuf places et moins peuvent être exemptés de l’obligation de se doter de gicleurs, et ce, à certaines conditions.
Ces résidences doivent néanmoins répondre à certains critères afin de garantir la sécurité des aînés qui y sont hébergés.
Selon les chiffres acheminés par le réseau régional de la santé, 15 des 28
RPA qui doivent être giclées sur le territoire le sont déjà.Ailleurs dans l’Est-du-Québec
Selon les chiffres dévoilés par le
MSSS, trois des sept RPA de la Côte-Nord sont déjà adéquatement équipées, ce qui représente une part de 42 %. Les données du Bas-Saint-Laurent avoisinent quant à elles celles de la province, avec 71 RPA sur 123 (environ 57 %) où le système de gicleurs installé répond aux normes gouvernementales.L’entrée en vigueur des exigences relatives à l’installation de gicleurs doit avoir lieu le 2 décembre prochain. Un report de deux ans avait été annoncé en 2019 par le gouvernement de François Legault.
Un second report demandé
Informé des plus récentes données par Radio-Canada, le député de Bonaventure, Sylvain Roy, estime que le gouvernement devrait aller de l’avant avec un nouveau report.
Je trouve ça inquiétant parce qu’à ma connaissance, ça prend à peu près un an pour planifier, aller chercher le financement et faire installer les gicleurs
, explique l’élu indépendant, qui mentionne que les entrepreneurs en construction seront fort occupés d’ici décembre 2022.
M. Roy craint que des
RPA du territoire qui ne sont pas en mesure de se conformer aux normes perdent leur certification. Cela signifierait, rappelle-t-il, une fermeture ainsi qu’un inévitable déménagement de résidents.« Je trouve ça extrêmement préoccupant. […] On sait que l’espérance de vie des résidents qui sont déplacés est réduite de manière significative parce qu’ils sont déstabilisés. »
Le député Roy organisera par ailleurs, dans les prochaines semaines, une tournée des sont laissées à elles-mêmes
.
Il craint également que plusieurs de ces lieux d’hébergement n’aient pas les moyens financiers de procéder à l’installation de gicleurs.
Professionnels difficiles à recruter… et COVID-19 au menu
Gaétane Bernier est directrice générale de la Villa des Plateaux de Saint-Alexis-de-Matapédia depuis 34 ans. La gestionnaire explique que la résidence, qui compte 10 places en ressource intermédiaire (RI) et 18 places privées, souhaitait faire installer des gicleurs depuis cinq ans. Or, ce n’est finalement qu’à la fin de l’été prochain que les travaux pourront officiellement être effectués.
Mme Bernier indique qu’il a été difficile de recruter les professionnels nécessaires à la concrétisation d’un tel projet, par exemple l’architecte et des ingénieurs.
La directrice générale explique qu’il a également été nécessaire de protéger les résidents au cours des deux dernières années, ce qui a nui aux efforts à long terme pour équiper le bâtiment de gicleurs.
« Il y a deux ans, on aurait pu le faire, mais à cause de la pandémie, ça a été mis de côté. On a fermé nos portes pour protéger les personnes âgées. »
La somme nécessaire aux travaux, c’est-à-dire la part qui ne sera pas remboursée par Québec, a été longue à amasser. Ce sont beaucoup de sous, mais on n’a pas le choix de les trouver
, explique Gaétane Bernier. Il faut penser aux incendies
, renchérit la gestionnaire.
Gaétane Bernier explique que la résidence est dotée d’un bon système d’alarme en cas de feu et que les responsables font tout ce qui est en leur pouvoir pour qu’il n’arrive rien de malencontreux aux résidents. On les aime tous, quand il y en a qui partent, c’est vraiment dur
, explique-t-elle.
Reference-ici.radio-canada.ca