Fusions municipales : des résidents du DSL de Moncton croient qu’ils ont tout à perdre


Ils craignent notamment de devoir payer pour des services qu’ils n’utiliseront pas.

Dans sa réforme du monde municipal, le gouvernement du Nouveau-Brunswick compte faire passer le nombre d’entités, villages, villes et districts de services locaux (Districts de services locaux) de 340 à 90. Toutes les fusions seront effectuées en janvier 2023.

La crainte de payer plus, sans obtenir plus de services

Jeff Cormier, un Néo-Brunswickois originaire de Shediac, a acheté il y a tout juste 6 mois une maison dans un nouveau quartier, à l’extérieur de Moncton, où les habitations ont été construites il y a moins de 10 ans.

Un homme sourit, debout à l'extérieur en hiver près d'un chemin rural couvert de neige.

Jeff Cormier le 17 février 2022.

Photo : Radio-Canada

Les gens du secteur ont investi des milliers de dollars pour installer un système d’eau et d’égout pour leurs propriétés.

M. Cormier craint un dédoublement des frais. L’eau et les égouts représentent un des plus gros coûts pour un propriétaire d’une maison, souligne-t-il.

« Donc là, on paierait les taxes de la ville, en plus de prendre garde de la maintenance de nos eaux et de nos égouts. On se ferait prendre des deux bords. »

— Une citation de  Jeff Cormier

Il y a plusieurs choses, beaucoup de bénéfices de la grande ville, que nous autres on n’aura pas, mais quand même on paierait pour, ajoute M. Cormier.

Il cite les coûts d’entretien de trottoirs qui n’existent pas dans sa collectivité.

Il évoque aussi la possibilité de voir des règlements municipaux être appliqués uniformément, alors qu’ils n’ont pas de pertinence dans certains secteurs.

Enfin, il craint l’impact d’une hausse des impôts fonciers sur la valeur de revente des propriétés. Ce quartier, note-t-il, intéresse les acheteurs parce que les taxes sont moins élevées qu’en ville. Ça fait une différence sur la valeur de la maison, dit Jeff Cormier.

Un style de vie attrayant

Une femme sourit, debout à l'extérieur dans un paysage rural enneigé.

Tracey Mullin, agente immobilière dans la région de Moncton, le 17 février 2022.

Photo : Radio-Canada

Pour Tracey Mullin, une agente d’immeubles dans le Districts de services locaux de Moncton, c’est aussi une question de protéger un style de vie et les attraits qui attirent les gens dans le secteur.

« On a beaucoup de nouveaux qui viennent d’emménager et qui sont très mécontents. Ils parlent maintenant de vendre et de déménager plus loin, parce qu’on leur avait promis un environnement rural. »

— Une citation de  Tracey Mullin

On veut vraiment rester comme nous sommes. Il faut respecter notre mode de vie rural, avec nos familles, nos petites fermes. Si on voulait être en ville, on déménagerait en ville, déclare Mme Mullin.

Rencontre avec le ministre

Le ministre de la Réforme de la gouvernance locale, Daniel Allain, réitère qu’il est toujours ouvert à des ajustements.

Il essaie de rassurer les futurs Monctoniens en affirmant qu’ils ne paieront que pour les services qu’ils utiliseront. Quant aux règlements municipaux, ils seront revus au cas par cas, dit-il.

Daniel Allain devant un drapeau du Nouveau-Brunswick.

Daniel Allain, ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale, en 2020.

Photo : Radio-Canada

Dans le Districts de services locaux, ceux qui se montrent sceptiques face au regroupement prévu avec la ville de Moncton ont fait circuler une pétition et obtenu quelque 500 signatures.

La réaction du gouvernement ne les convainc pas, jusqu’ici. Ils estiment que les réponses qu’on leur donne sont trop imprécises et manquent d’engagements concrets.

Une nouvelle rencontre doit avoir lieu dans les prochaines semaines.

Avec le groupe aussi, on va faire certain de mieux comprendre leurs enjeux, promet le ministre Daniel Allain. Peut-être qu’on a fait fausse route. Moi, je suis toujours ouvert.

D’après le reportage de Frédéric Cammarano



Reference-ici.radio-canada.ca

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