Forêt NB accuse les producteurs de sirop d’érable de faire de la « désinformation »


Forêt NB, l’organisme qui représente les scieries, les papetières et les autres joueurs de l’industrie forestière, affirme que l’Association acéricole du Nouveau-Brunswick (AANB) dénigre les entreprises forestières en pratiquant la désinformation.

Dans une lettre envoyée à la presse, l’organisme réfute les allégations selon lesquelles les entreprises forestières récoltent du bois dans des zones définies comme ayant un potentiel pour la récolte de sève d’érable, avant qu’elles ne soient attribuées aux acériculteurs.

Ironiquement, cette désinformation sur la gestion du bois franc par le secteur forestier, et les forêts en général, ne sert qu’à creuser des divisions, là où nous devrions travailler pour trouver des solutions, écrit Kim Allen, la directrice générale de Forêt NB.

« Il est décevant de voir l’association appuyer une campagne qui dénigre les entreprises forestières. Elle devrait chercher des occasions de collaboration pour obtenir des résultats mutuellement positifs. »

— Une citation de  Kim Allen, directrice générale, Forêt NB

Depuis environ deux ans, l’Association acéricole du Nouveau-Brunswick demande 12 000 hectares additionnels sur les terres de la Couronne pour poursuivre la croissance de l’industrie. Les acériculteurs du Nouveau-Brunswick occupent présentement 14 500 hectares de terres publiques.

Femme avec cheveux pâles qui regarde avec un visage neutre.

Kim Allen, directrice générale de Forêt NB

Photo : Photo: Forêt NB

Selon Forêt NB, si ces hectares additionnels sont attribués aux acériculteurs, cela entraînera une perte d’approvisionnement en bois franc pour plusieurs grands employeurs. La ressource est déjà limitée, ajoute Kim Allen.

L’organisme conclut sa lettre en disant qu’il surveillera comment la province équilibrera les ambitions d’expansion d’un groupe, tout en maintenant l’approvisionnement en bois brut de l’autre.

« Positionner les industries les unes contre les autres est contre-productif. Il y a de la place pour la coexistence et la coopération. »

— Une citation de  Kim Allen, directrice générale, Forêt NB

Selon Forêt NB, le secteur forestier emploie directement et indirectement 24 000 personnes au Nouveau-Brunswick. Sa contribution à l’économie provinciale s’élève à près de 1,7 milliard de dollars par année.

Réaction des acériculteurs

L’industrie acéricole réplique à la lettre de Forêt NB et réagit à l’offre de collaboration suggérée par Forêt NB.

L’AANB précise que sa demande ne constitue qu’un maigre 0,4 % de la totalité des terres publiques de la province.

« Si les compagnies forestières veulent coexister avec nous, pourquoi auraient-elles un problème avec l’octroi d’une aussi petite superficie? »

— Une citation de  Louise Poitras, directrice, Association acéricole du N.-B.
Louise Poitras, directrice de l'Association des acériculteurs du Nouveau-Brunswick.

Louise Poitras, directrice de l’Association des acériculteurs du Nouveau-Brunswick

Photo : Gracieuseté

L’Association rappelle que les exportations de sirop d’érable ont augmenté de 20 % au cours des deux dernières années.

Louise Poitras ajoute qu’elle comprend difficilement pourquoi, après presque deux ans d’attente, la province n’a toujours pas répondu à sa demande.

Le Nouveau-Brunswick est maintenant le troisième producteur de sirop du monde, derrière le Québec et l’État du Vermont, aux États-Unis.

La province produit 10 millions de livres de sirop d’érable par année pour des retombées économiques dépassant les 100 millions de dollars.

Un porte-parole du ministère des Ressources naturelles et de l’Énergie indique que le dossier est toujours à l’étude. Il ajoute que des consultations auront lieu avec des représentants des Premières Nations et que d’autres discussions sont prévues avec les industries concernées.



Reference-ici.radio-canada.ca

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