Enquête Portapique: des avocats des familles sceptiques face au processus | Tuerie de Portapique : la Nouvelle-Écosse en deuil


Les commissaires ont annoncé mercredi que certains agents de la Gendarmerie royale du Canada, ainsi que la conjointe du tireur, seront appelés à témoigner.

Michael Scott, qui est l’un des avocats représentant 14 familles de personnes tuées ainsi que 9 autres personnes touchées par le saccage, s’est dit prudemment optimiste.

Nous sommes entre les mains des commissaires dans une certaine mesure. Une grande partie de ce que nous avons entendu ce sont des garanties partielles que nous entendrons probablement les témoins, mais à une date ultérieure et non précisée, dit-il.

Montage photo des visages de 22 personnes disposés sur quatre rangées.

Les 22 personnes tuées dans le massacre survenu les 18 et 19 avril 2020 à Portapique, Wentworth, Debert et Shubenacadie, en Nouvelle-Écosse.

Photo : Radio-Canada

Tara Miller, qui représente les proches de Kristen Beaton et Aaron Tuck, reconnaît l’importance des témoignages en direct, mais elle souligne que ses clients auraient vécu moins d’angoisse s’ils avaient obtenu des éclaircissements sur qui témoignerait plus tôt.

La Commission des pertes massives mène une enquête indépendante sur ce qui s’est passé les 18 et 19 avril 2020 à Portapique, Wentworth, Debert et Shubenacadie lorsqu’un tireur a tué 22 personnes.

Les commissaires ont déclaré à plusieurs reprises vouloir simplifier le processus pour éviter de poser aux témoins des questions répétitives.

Le commissaire en chef, Michael MacDonald, ajoute que parfois des informations telles que les transmissions radio peuvent être plus précises que les souvenirs des gens près de deux ans après les faits, mais il a aussi reconnu que les témoignages en direct avaient de la valeur.

La création d’un espace pour entendre les personnes qui étaient présentes et qui ont maintenant eu l’occasion de réfléchir sur leur expérience peut fournir des informations importantes sur les leçons que nous pouvons tous tirer de cette tragédie, explique le commissaire.

Michael MacDonald, président de la Commission des pertes massives, le 22 février 2022 à Halifax.

Le président de la commission, l’ancien juge en chef Michael MacDonald, a assuré que les travaux de la Commission indépendante des pertes massives seront transparents.

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

Il a aussi dit bien comprendre les arguments avancés par les avocats des familles. Ce qu’ils demandent vraiment, c’est de comprendre pourquoi les premiers intervenants ont fait ce qu’ils ont fait.

En savoir plus sur les points de vue des agents qui se sont rendus à pied à Portapique, par exemple, pourrait aider la commission à formuler des recommandations pour des situations similaires en milieu rural.

En annonçant les gens qui allaient témoigner, Michael MacDonald a aussi demandé aux avocats de soumettre leurs questions pour chaque témoin d’ici le 16 mars.

Il a expliqué que c’est l’avocat de la commission qui va mener les enquêtes sur la base d’une liste de questions créées à l’avance de manière consultative et collaborative dans la mesure du possible.

L’une des préoccupations de Michael Scott reste la capacité de son équipe à interroger directement les témoins. En point de presse, il a affirmé que sans la possibilité de contre-interrogatoire, il n’était pas convaincu que la commission parviendrait faire sortir toute la vérité.

Tara Miller aussi l’intention de continuer à faire pression pour la possibilité de contre-interroger les témoins.

Il faut pouvoir poser nos propres questions et les questions de suivi nécessaires qui découlent inévitablement de manière organique des réponses, dit-elle.

L’avocate principale de la commission, Emily Hill, dit que les avocats des participants pourront toujours intervenir.

S’il y a des questions de suivi, les participants ont la possibilité de poser ces questions, précise-t-elle. Mais nous voulons nous assurer que nous présentons les informations d’une manière organisée et complète pour être certains de couvrir tous les angles.

Échéancier serré

L’enquête a pour mandat de soumettre un rapport provisoire d’ici le 1er mai et un rapport final d’ici le 1er novembre.

La procédure est maintenant interrompue jusqu’au 28 mars. Jusqu’à présent, après six jours d’audiences étalés sur deux semaines, la commission a présenté quatre de ses documents fondamentaux et a entendu un témoin technique, qui a parlé du système 911.

L’enquête prévoit toujours présenter plus de deux douzaines de documents fondamentaux, dont en mai un résumé de 200 pages des décisions prises par les commandants de la Gendarmerie royale du Canada. Cinq officiers supérieurs devraient alors être appelés à témoigner.

Lee Bergerman et Chris Leather en uniforme, l'air préoccupés, adossés contre un mur décoré du logo de la GRC.

La commissaire adjointe Lee Bergerman (à gauche) et le surintendant principal Chris Leather (à droite), de la Gendarmerie royale du Canada en Nouvelle-Écosse, le 19 avril 2020 à Dartmouth, quelques instants avant le début de leur conférence de presse sur la tuerie qui venait de se produire.

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

Le plan consiste également à examiner les actions de l’équipe d’intervention d’urgence ce mois-là.

Attendre pour interroger les officiers supérieurs inquiète Me Scott. Il craint que les questions s’accumulent et qu’il n’y ait pas assez de temps pour entendre tout le monde avant que l’enquête passe aux prochaines étapes de la compréhension des faits et l’élaboration de recommandations.

Nous n’aurons pas beaucoup d’occasions de corriger le tir, soutient Me Scott. C’est pourquoi nous avons été si catégoriques! Il faut utiliser le temps qu’on a à bon escient. Au lieu de débattre pour décider si la Commission doit entendre des témoins, écoutons simplement certains témoins.

Malgré leurs frustrations, ses clients ont demandé à Michael Scott et son équipe juridique de faire tout ce qui est possible pour veiller au bon fonctionnement de l’enquête.

Nous devons rendre cela significatif pour eux, car ils se sont battus incroyablement dur pour l’obtenir.

Avec les informations de Elizabeth McMillan de CBC



Reference-ici.radio-canada.ca

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