Elle reçoit 500 mille $ de la Ville de Charlottetown après un déversement de mazout



Gail Doucette habite à côté du Sherwood Recreation Hall, où la ville a découvert en 2013 qu’un réservoir souterrain en acier laissait fuir du mazout.

En mars, la juge Terri MacPherson a ordonné à la municipalité de payer 533 000 $ en dommages et intérêts après avoir constaté que le mazout avait migré dans la propriété de la septuagénaire.

Mme Doucette a déclaré que l’odeur rendait la maison pratiquement inhabitable. Elle vit dans cette maison depuis les années 1980. C’est là où elle a élevé ses enfants.

Ça pue ici, a déclaré Mme Doucette. [Mon fils] Ewan est arrivé dans l’allée une fois. Il m’a dit : “maman, ne dis pas un mot. Je peux déjà le sentir et je peux le goûter”. On peut sentir le goût du mazout.

Du mazout dans la roche-mère

Après la découverte de la fuite, la Ville de Charlottetown a évacué des centaines de tonnes de terre contaminée et installé un nouveau réservoir hors du sol. Toutefois, l’odeur n’a jamais disparu.

À l’époque, les employés de la Ville n’avaient pas pu déterminer depuis combien de temps le réservoir fuyait ni quelle quantité du combustible s’était écoulée. Mais ils ont constaté que le liquide s’était infiltré dans la roche-mère.

Des détecteurs ont été installés dans les environs, dont un dans la maison. Mme Doucette et sa famille les ont utilisés pour recueillir les preuves présentées au tribunal.

Il en reste encore des vestiges, a déclaré le fils de Doucette, Ewan Bowman. Nous l’avons fait tester à nouveau en 2020. Et, bien sûr, nous avons maintenant la documentation pour dire qu’il y a encore du mazout présent dans le sol. Il y a encore des hydrocarbures sous la maison.

Procédures de nettoyage

La Ville de Charlottetown a fait valoir qu’elle avait suivi toutes les procédures de nettoyage établies par le ministère provincial de l’Environnement. Mais le juge a déclaré que ce n’était pas suffisant, compte tenu des dommages causés.

Mme Doucette a indiqué que le mazout empêchait la végétation de pousser à certains endroits de la propriété. Des arbres plantés devant et dans son jardin dans les années qui ont suivi le déversement ont fini par mourir.

Elle a tenté de vendre la maison en 2020, mais a fait valoir que les émanations rendaient la propriété invendable.

Le juge MacPherson a également ordonné à la ville d’acheter la maison. Elle ne l’a pas encore fait, mais Mme Doucette a intenté une autre poursuite pour s’en assurer.

Il est impossible de la remettre dans l’état dans lequel elle était. Nous sommes passés par les tribunaux. Maintenant, nous voulons juste qu’ils paient et qu’ils finissent le travail pour que nous puissions continuer à vivre, a demandé M. Bowman.

Plus de paix

La cour a également entendu qu’il y a encore du mazout qui ne peut pas être nettoyé sous le sous-sol de la salle de loisirs. La ville a dû installer de l’aération pour disperser les émanations.

Nous passons devant ici tous les jours. Parfois, en été, ou certains jours [quand] le vent soufflait, nous pouvions certainement sentir quelque chose, a fait remarquer le conseiller Bob Doiron, qui a témoigné au procès.

La Ville a embauché une entreprise et a fait de son mieux. Mais, vous savez, cela a été une lutte de neuf ans pour obtenir un dédommagement pour elle.

M. Doiron a suggéré que la Ville pourrait démolir le centre récréatif et le remplacer par un nouveau centre communautaire situé sur le même terrain de stationnement.

Pour Mme Doucette, sa victoire devant le tribunal est douce-amère.

Toute notre vie était ici. Les souvenirs, les enfants, leurs amis, la famille. Tout était ici, a-t-elle mentionné.

Ma maison signifie beaucoup pour moi, et maintenant, sans que ce soit de ma faute, je perds tout. Je n’ai plus de paix.

D’après un reportage de Brian Higgins, de CBC



Reference-ici.radio-canada.ca

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