Des Premières Nations réclament le renouvellement de leur permis de salmoniculture



Son intervention fait suite à une décision de Pêches et Océans Canada de fermer progressivement les fermes piscicoles d’ici 2025 dans la province.

La délégation réclame aussi que les titres et les droits de ces Premières Nations soient reconnus, car elle estime que ce n’est pas au gouvernement fédéral de gérer de façon responsable les fermes piscicoles.

Nous demandons au premier ministre Trudeau de reconnaître les droits et les titres des communautés qui ont décidé de faire partie de ce secteur, lance Dallas Smith, le porte-parole de la Coalition des Premières Nations pour la gestion responsable du poisson.

Nous ne pouvons plus parler de droits individuels, d’autodétermination des peuples autochtones et continuer à utiliser un langage comme la consultation, insiste-t-il.

Dallas Smith soutient que soient respectés les droits des nations qui ont pris des mesures pour retirer les fermes piscicoles au sein de leurs communautés. Il souhaite toutefois rappeler qu’il est important qu’Ottawa ne prenne pas des mesures arbitraires, mais plutôt inclusives avant de mettre en place cette transition.

Chacune de nos communautés a sa propre idée de ce à quoi ressemble la transition, et nous sommes prêts à travailler avec les gouvernements pour mettre au point ce processus. Mais ce processus doit être inclusif et dirigé par nous, les détenteurs des droits et des titres de notre territoire.

Une survie socio-économique mise à mal

Selon Dallas Smith, un rapport socio-économique qui souligne les impacts directs des pertes potentielles pour les communautés qui souhaitent renouveler leurs permis d’exploitations a été récemment publié.

Ce rapport indique qu’au total, le secteur du saumon d’élevage de la Colombie-Britannique génère une activité économique de 29 ,2 millions de dollars au sein des Premières Nations, un produit intérieur brut de 16,7 millions de dollars et 247 emplois, dont les salaires, s’élèvent à 12,8 millions de dollars par an.

En plus de cela, plusieurs dizaines de millions de dollars de revenus directs sont également générés.

Il y a plus de 50 millions de dollars de revenus directs par an que nous risquons de perdre si cette décision est prise prématurément, souligne Dallas Smith.

Un constat que fait aussi Isaiah Robinson, conseiller de la Première Nation Kitasoo qui craint que les répercussions des fermetures ne soient catastrophiques pour sa communauté.

Cette décision va briser notre communauté et nous ramener 30 ans en arrière, à une époque de pauvreté et de suicides, déplore-t-il.

En raison des répercussions sur la souveraineté économique des Premières Nations, Leslie Lucas indique que des chefs héréditaires lui ont demandé d’envoyer un message aux gouvernements : Nous allons gérer les pêches dans notre région et nous allons créer un cadre juridictionnel qui implique le transfert de pouvoir aux autorités locales de gestion des Premières Nations.

Il annonce que cela sera fait avec le soutien des députés locaux, des districts régionaux locaux, des maires locaux, et également le soutien de nos nations voisines.

L’aquaculture et le saumon sauvage peuvent coexister

Les fermetures surviennent alors qu’il existe des liens entre le déclin des populations de saumon sauvage et les maladies provenant des piscicultures à filets ouvertes et en Colombie-Britannique.

Le travail que ces communautés ont accompli au fil des ans a démontré que l’aquaculture et le saumon sauvage peuvent coexister, avance cependant Dallas Smith.

Il poursuit en indiquant que 14 Premières Nations travaillent actuellement à un avenir plus durable en travaillant avec cette industrie et il rappelle l’importance du saumon sauvage pour les peuples des Premières Nations.

Le saumon sauvage est d’abord et avant tout notre culture et notre héritage en tant que peuple des Premières Nations de la côte, il nous a soutenus pendant des millénaires. Depuis le début des temps, le saumon a été le premier élément de nos communautés.



Reference-ici.radio-canada.ca

Leave a Comment