À Victoria, le taux d’inoccupation des logements locatifs est d’environ 1 %, ce qui représente le tiers de la moyenne canadienne. Les loyers moyens dans la ville ont bondi de plus de 20 % au cours des six derniers mois, selon le National Rental Ranking publié le 18 mars.
Daniel Drury, un étudiant de troisième année en économie à l’Université de Victoria, a décidé d’acheter une fourgonnette Ford Econoline de 1994 après avoir été incapable de trouver un logement l’automne dernier.
J’ai contacté cinq propriétaires différents ou des personnes à la recherche de chambres à louer, et je n’ai reçu aucune réponse
, explique-t-il.
« J’ai compris assez rapidement à quel point il allait être difficile de trouver un logement. »
L’étudiant assure qu’il aurait pu payer un loyer, mais il se retrouve désormais à vivre dans sa fourgonnette qu’il gare la nuit à Saanich, en dehors du campus. Le jour, elle est garée à l’université, pour 75 dollars par mois.
Daniel Drury espère revendre son véhicule à profit lorsqu’il aura fini d’y vivre, et considère cette expérience comme une opportunité économique plutôt qu’une épreuve.
C’est évidemment une courbe d’apprentissage abrupte au départ, pour apprendre à survivre sans les commodités de base.
Des étudiants contraints de vivre dans des tentes
Mais pour d’autres étudiants, la vie est plus dure. Rob Bulmer campe dans une tente depuis plus d’un an pour pouvoir étudier au collège Camosun. Il dit qu’il ne peut pas se permettre de payer un loyer avec le marché actuel et que la vie en tente n’est pas facile.
Jalen Codrington, qui écrit pour le journal étudiant The Martlet de l’Université de Victoria, a récemment publié un article sur les pressions auxquelles sont confrontés de nombreux étudiants pour trouver un logement. Il dit avoir entendu parler de plusieurs étudiants qui campent.
« Si les étudiants n’ont nulle part où vivre pendant qu’ils suivent des cours, cela signifie vraiment que nous sommes au plus bas. »
La porte-parole de l’Université de Victoria, Denise Helm, assure que l’école connaît les défis auxquels les étudiants sont confrontés étant donné le faible taux de vacance historique et continu dans le Grand Victoria
.
L’université compte 2100 lits en résidence, mais la plupart sont réservés aux étudiants de première année. Deux nouveaux projets pouvant accueillir 621 étudiants sont en construction, le premier devant ouvrir en septembre.
Nous savons que la demande de logements abordables destinés aux étudiants dépasse l’offre
, explique Denise Helm. Un problème à l’échelle de la région, selon elle.
Interdiction de dormir dans son véhicule dans la rue
La porte-parole explique que l’université travaille avec la Ville de Saanich sur son nouveau plan de logement conçu pour accroître l’offre et l’abordabilité.
Les règlements locaux interdisent de dormir dans les rues la nuit dans des véhicules ou des remorques. Un porte-parole de la Ville de Saanich reconnaît que de nombreux résidents ont du mal à trouver des options de logement abordables et adaptées
.
Du côté du collège Camosun, qui n’a aucun logement sur le campus, un porte-parole reconnaît que le marché actuel rend la tâche difficile pour de nombreux étudiants. Rodney Porter explique que du soutien existe et qu’une base de données met en relation des étudiants avec des propriétaires ou des colocataires.
« La construction de logements étudiants sur le campus est une priorité pour le collège. »
La Colombie-Britannique finance actuellement 5000 nouveaux lits pour les étudiants de onze écoles postsecondaires. Mais un porte-parole du ministère du Logement déclare que la région de Victoria fait face à des défis uniques
en tant que l’un des marchés les plus tendus du Canada.
La Ville de Victoria n’avait pas répondu à une demande d’entrevue vendredi.
Avec les informations de Missy Johnson et David P. Ball
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