Des adieux à guichets fermés pour Charles Hamelin


À quelques jours du début des Championnats du monde de patinage de vitesse sur courte piste, l’organisation a indiqué que les séances prévues samedi et dimanche allaient se dérouler à guichets fermés. 

Radio-Canada Sports présente en webdiffusion dès samedi les Championnats du monde de patinage de vitesse sur courte piste de Montréal. Cliquez ici pour consulter notre calendrier de diffusions.

Plus de 3200 spectateurs seront donc massés dans les gradins dimanche pour le dernier tour de piste de Charles Hamelin, si le relais masculin canadien se qualifie bien sûr pour la finale. C’est la seule épreuve à laquelle le patineur est inscrit.

La foule peut te donner l’énergie que tu ne penses pas en avoir en toi, quand tu te sens fatigué, a illustré Hamelin. Ça nous donne une adrénaline qu’on ne retrouve pas habituellement. Je l’ai vécu plusieurs fois et quand l’ambiance est survoltée, c’est l’une des choses que j’aime le plus quand une foule t’aide à accomplir des choses que tu croyais impossibles. C’est rare de pouvoir vivre ça.

Il y aura assurément quelques larmes qui couleront sur la glace et dans les gradins quand ce monument du patinage de vitesse sur courte piste aura conclu son tout dernier tour. Il prévoit d’ailleurs en faire un avec sa fille Violette quand tout sera fini. 

J’ai couru toute la saison pour vivre ça et ce sera assurément émotif, a dit Hamelin. Je voulais qu’elle partage le moment avec moi et qu’elle vive l’ambiance et l’énergie. On a prévu des cache-oreilles pour ne pas que le bruit de la foule la dérange.

Même s’il ne participera qu’au relais, Charles Hamelin a été le sujet de la grande majorité des questions lors du point de presse de l’équipe canadienne, mercredi. Kim Boutin a eu du mal à contenir ses larmes quand elle a parlé du champion mondial de 2018. 

Charles a été un modèle pour tellement d’athlètes, je trouve ça incroyable qu’il puisse vivre ça ici pour une dernière fois et je trouve ça beau de savoir qu’il y aura une foule, a dit Boutin. C’est à travers lui que j’ai cru en mes rêves. C’est inspirant de voir un grand athlète qui a inspiré tellement de jeunes en étant lui-même.

C’est un peu irréel d’entendre tout ça et ça me rend émotif, a répondu Hamelin. Je suis confiant que le groupe en place va perpétuer ce qu’on a fait depuis des années. Les jeunes sont là pour prendre le relais, ils poussent et ils ont hâte d’écrire leur propre histoire. Si vous aviez parlé au Charles de 2001, je ne vous aurais pas cru et je serais tombé sur le derrière d’entendre que je serais encore là aujourd’hui.

Le patineur Charles Hamelin saute et lève les bras pendant que ses coéquipiers pointent vers lui sur le podium.

Créative comme toujours, l’équipe canadienne n’a pas pu s’empêcher de faire une scène sur le podium olympique.

Photo : Getty Images / Sarah Stier

En l’absence de quelques bons patineurs et des équipes chinoise et japonaise, le relais canadien, champion olympique, a tout ce qu’il faut pour se qualifier pour la finale.

Est-ce que les coéquipiers de Charles Hamelin ressentent une pression supplémentaire de gagner avec lui une dernière fois?

J’espère que non, a répondu le vétéran à la question qui ne lui était pas adressée. 

On sait ce qu’on a à faire et on est prêt à accepter une erreur si on est audacieux en piste, a expliqué Pascal Dion, meneur au classement de la Coupe du monde sur 1000 m. On est plus contents quand on a une attitude de gagnants et personne ne va se retenir sur la glace. On espère qu’on va gagner.

À 37 ans, presque 38, le sextuple médaillé olympique est fébrile à l’idée d’enfiler son habit moulant pour la toute dernière fois en compétition officielle. 

Ça va être spécial et j’essaie de vivre tous les moments de cette semaine à 100 %, a expliqué Hamelin. Je patine avec une équipe extraordinaire avec qui j’ai eu tellement de plaisir à Pékin. La motivation n’a pas toujours été au rendez-vous depuis les Jeux avec l’incertitude, mais ça va être très agréable de vivre ça avec la foule.

En théorie, Charles Hamelin avait planifié d’être à Punta Cana avec sa famille cette semaine. Le report des Championnats mondiaux, initialement prévus en mars, puis menacés d’être annulés, l’a forcé à changer ses plans.

Personne ne l’a trouvé facile de devoir s’entraîner comme ça dans l’incertitude, ajoute-t-il. C’est facile de s’entraîner quand tu as un objectif clair, mais c’est plate quand tu ne sais pas si une compétition s’en vient. Là, tout est en place pour que ce soit un conte de fées pour moi.

Kim Boutin motivée pour un autre cycle olympique

Les Jeux de Pékin ont confirmé à Kim Boutin qu’elle avait encore l’envie de se dépasser sur la glace. Si son avenir en courte piste semblait incertain avant le rendez-vous chinois, elle est aujourd’hui convaincue qu’elle peut être à la fois heureuse et performante sur la glace.

Est-elle prête à s’engager pour un nouveau cycle olympique?

J’y vais une année à la fois, mais clairement en ce moment, c’est ce que je sens en dedans de moi, a-t-elle expliqué à Radio-Canada Sports. Je sens qu’il y a quelque chose qui n’est pas terminé. De voir Charles Hamelin qui se retire et qui m’a tellement inspirée dans ma carrière, c’est un petit quelque chose qui me pousse à continuer.

Kim Boutin, médaille au cou, sourit en levant le poing.

La patineuse de vitesse Kim Boutin a reçu la médaille de bronze pour sa performance à l’épreuve du 500 m, à Pékin.

Photo : Getty Images / Elsa

La dernière année en a été une de reconstruction pour Kim Boutin. Une année au cours de laquelle elle a priorisé sa santé mentale, avant les résultats. Les Jeux de Pékin, qu’elle a savourés, lui ont permis de boucler la boucle sur le mauvais souvenir de Pyeongchang en 2018.

J’ai vécu mes Jeux de la façon dont je voulais les vivre, dans le moment présent et pleinement. Quand j’ai vu que j’étais capable de bien vivre ça sur la glace et d’être bien à travers ça, j’ai su que je suis capable d’aller chercher d’autres médailles et d’être l’athlète perfectionniste que je peux être.

Les Jeux m’ont fouettée et là, j’ai soif d’aller chercher ce qui me manque pour être une athlète complète qui sait s’écouter par moment et qui sait aller performer sur la glace dans les prochaines années.

Son niveau de forme n’a cessé de s’améliorer depuis le début de la saison. La médaillée de bronze du 500 mètres des Jeux de Pékin affirme ne pas s’attendre à faire de miracles en fin de semaine, mais elle a de grandes ambitions.

J’ai les outils et les capacités d’aller chercher l’or au 500 m, croit Boutin. Je sais que je suis forte sur les autres distances aussi, mais reste à voir si les astres seront alignés.

La vice-championne du monde de 2021, Courtney Sarault, s’attend aussi à de grandes choses.

Les courses viennent vite lors des Championnats du monde et j’espère obtenir de bons résultats, a dit la patineuse. J’espère que les gens dans les gradins seront fiers de moi.

Steven Dubois est là pour gagner 

Dans l’ombre de Charles Hamelin malgré ses trois médailles olympiques remportées en février, Steven Dubois se sent d’attaque pour le week-end de course. Il a de grandes ambitions dans ce qui pourrait être la dernière occasion de remporter le titre de champion du monde au cumulatif.

La Fédération internationale de patinage (ISU) songe à ne plus sacrer un champion du monde au cumulatif des quatre distances de la fin de semaine. Dubois doit donc se dépêcher pour imiter Charles Hamelin, champion du monde à Montréal en 2018. 

Je veux tout gagner en fin de semaine, a dit Dubois. J’ai confiance que je suis capable de le faire. C’est dur à décrire, mais j’ai des objectifs solides.

Steven Dubois sur la glace portant un drapeau du Canada au-dessus de sa tête.

Steven Dubois a remporté la médaille d’argent de l’épreuve du 1500 m courte piste aux Jeux olympiques de Pékin.

Photo : Getty Images / Dean Mouhtaropoulos

J’ai eu l’argent et le bronze lors des courses individuelles et je pense que je peux faire encore mieux en fin de semaine, a-t-il ajouté. J’ai confiance dans la façon dont j’aborde les courses et c’est rare que je me sente aussi bien à l’entraînement avant une compétition.

Comme plusieurs de ses coéquipiers, Steven Dubois a eu besoin d’une pause après les Jeux de Pékin pour laisser retomber la poussière et les émotions. Le report des mondiaux a permis à tout le monde de prendre une pause et, surtout, un peu de recul.

Je pense quand tu t’éloignes un peu de ce que tu aimes, ça te donne le goût d’en faire plus, a analysé le patineur. Les entraîneurs nous ont donné une pause et ça nous a redonné la piqûre.

(Avec la collaboration de Diane Sauvé)



Reference-ici.radio-canada.ca

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