Caribou : le PQ ne veut pas d’intervention du fédéral et urge Québec d’agir


Tant le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, que la députée de Gaspé, Méganne Perry-Mélançon, ne souhaitent pas une intervention fédérale dans le dossier de la protection du caribou forestier, une menace qu’a brandi le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault.

Si le gouvernement du Québec s’en était bien occupé, on n’aurait pas besoin de vivre ce psychodrame, lance Pascal Bérubé.

Selon Méganne Perry Mélançon, la primauté du Québec doit être respectée, malgré la déception qu’elle éprouve par rapport au travail du ministre québécois des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, dont elle regrette le manque de leadership et de maîtrise des dossiers.

Méganne Perry Mélançon.

Méganne Perry Mélançon, porte-parole du PQ en matière d’habitation

Photo : Radio-Canada

Il faut encore que le gouvernement du Québec assume ses responsabilités et son leadership en la matière. On ne peut pas dire au cours des dernières années que Pierre Dufour a agi pour la protection du caribou, martèle la députée de Gaspé.

« Le ministre Dufour a reporté la stratégie de protection du caribou à deux reprises, pour nous amener à 2024. Qu’est-ce qu’il restera du cheptel de caribous de la Gaspésie en 2024? »

— Une citation de  Méganne Perry Mélançon, députée de Gaspé

Le dernier inventaire du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, réalisé à l’automne 2020, évaluait à environ 35 individus le nombre restant de caribous de la Gaspésie.

Manque d’initiative critiqué

En visite dans la région, le premier ministre François Legault a indiqué qu’il fallait « trouver un équilibre » entre exploitation forestière et protection du caribou.

Le premier ministre soutient que des solutions seront apportées à l’occasion de la Commission indépendante sur le caribou forestier et montagnard, actuellement en tournée de consultation à travers le Québec.

Gros plan de M. Legault.

Le premier ministre François Legault en entrevue lors de son passage à Rimouski.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

De ne pas agir présentement, avec des solutions très concrètes, cela revient à prendre position pour les activités forestières, pour ne pas déplaire, affirme Méganne Perry Mélançon. Le gouvernement a de la difficulté dans des dossiers comme celui-là, qui sont très délicats et qui auront un impact sur une industrie économique. On voit que le gouvernement est plus réticent, qu’il laisse passer le temps.

Selon la députée, l’intervention du fédéral constitue le pire scénario pour l’industrie forestière, qui se verrait dans l’impossibilité d’exploiter les forêts situées dans l’habitat essentiel du caribou de la Gaspésie, alors que des coupes forestières ont été autorisées dans des secteurs fréquentés par l’espèce.

Je pense que l’industrie forestière est prête à faire son bout de chemin, mais la responsabilité ne peut pas être assumée seulement par les Gaspésiens et l’industrie forestière. Elle doit être appuyée et accompagnée par le gouvernement, qui a tardé à agir, explique-t-elle.

Trancher en faveur du caribou

De son côté, Pascal Bérubé croit qu’il y a un enjeu économique et de réputation pour la Gaspésie à ne pas protéger cette espèce.

Il demande donc au gouvernement davantage de transparence quant à ses intentions sur la protection du caribou.

Le gouvernement du Québec a tout ce qu’il faut pour intervenir et je préfèrerais qu’il soit très franc quant à ses intentions. Si le but est de protéger d’abord l’industrie forestière, par exemple, qu’il nous le dise! Et là ça va être clair, on va savoir à quoi s’attendre, soutient le député de Matane-Matapédia.

« Peut-être que ça va prendre, dans ce cas-ci, et c’est un indépendantiste qui vous le dit, une intervention du fédéral. Mais je ne le souhaite pas! »

— Une citation de  Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia
Pascal Bérubé lors d'une conférence de presse avec des drapeaux du Québec en arrière-plan.

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé

Photo : Radio-Canada

L’élu matanais souhaiterait que le nationalisme de François Legault s’exprime aussi par l’amour du territoire québécois et de sa biodiversité. Il appelle donc le gouvernement à trancher en faveur de la protection du caribou.

Ça me paraît être une nécessité. On doit ça aux générations futures. Je ne sais pas qu’est-ce que ça dirait de notre époque, si on était conscient du danger, puis qu’on décidait de ne rien faire, dit-il, en écho à des préoccupations qu’ont les environnementalistes par rapport aux changements climatiques.



Reference-ici.radio-canada.ca

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