Balarama Holness annonce la création d’un nouveau parti au Québec


L’ex-candidat à la mairie avait convié la presse devant l’Assemblée nationale, mercredi matin, pour annoncer la création de sa nouvelle formation politique : Mouvement Québec. Il était pour l’occasion accompagné de certains candidats défaits aux dernières élections municipales sous la bannière de son autre parti, Mouvement Montréal.

De son propre aveu, M. Holness vise surtout les votes anglophones et ethnoculturels des circonscriptions de l’Ouest-de-l’Île, des châteaux forts libéraux qu’il estime délaissés par le parti de Dominique Anglade.

Les Montréalais et les Montréalaises, ce sont eux qui nous ont demandé de nous lancer, [car] ils sont concernés par le leadership en ce moment au Parti libéral du Québec, a-t-il expliqué.

M. Holness promet aussi de se mettre au travail sur le terrain pour aller chercher les votes que, pendant 150 ans, [le PLQ] a pris pour acquis.

Balarama Holness entouré de quatre autres personnes.

Balarama Holness était accompagné mercredi de certains candidats défaits aux dernières élections municipales sous la bannière de Mouvement Montréal.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

M. Holness voit dans la fondation de son nouveau parti politique le prolongement du mouvement qu’il dit avoir lancé sur la scène municipale montréalaise.

Il souhaite offrir une voix aux Québécois qui, comme lui, s’opposent fermement à la Loi sur la laïcité de l’État, qui interdit le port de symboles religieux ostentatoires aux représentants de l’État en position d’autorité, et au projet de loi 96, qui vise à protéger la langue française au Québec.

L’expérience municipale de 2021

Balarama Holness avait créé Mouvement Montréal en amont des élections municipales de l’automne dernier. Il avait échoué à se faire élire à la mairie, terminant troisième derrière Valérie Plante et Denis Coderre, avec 7,23 % des voix.

Mouvement Montréal, qui présentait 68 candidats sur 103 postes électifs en jeu, n’avait remporté aucun siège, malgré sa cible de 10 victoires.

Le parti avait toutefois obtenu des scores respectables à certains endroits, obtenant plus de 20 % des voix dans quatre districts – un tour de force étant donné une campagne difficile, marquée notamment par une fusion mouvementée avec Ralliement pour Montréal, le parti de Marc-Antoine Desjardins.

Le chef de Mouvement Montréal avait formulé des propositions controversées au sujet de la langue (en voulant faire de Montréal une cité-État bilingue) et de lutte contre la criminalité (en suggérant de réduire les dépenses du service de police).

Il avait également été critiqué pour son style de leadership à la tête d’Action Montréal, un organisme sans but lucratif fondé en 2018, qui avait notamment poussé la tenue d’une consultation publique sur le racisme systémique.

Il faut s’unir, réplique Anglade

L’arrivée de Balarama Holness en politique québécoise, éventée par La Presse mercredi matin, n’a laissé personne indifférent, à commencer par Dominique Anglade. De passage en Outaouais, la cheffe libérale a dit ne pas craindre la division du vote.

Je suis très confiante que les gens vont bien voir que, lorsqu’il s’agit de défendre les droits et libertés, lorsqu’il s’agit de défendre l’ensemble des Québécois, le Parti libéral a toujours répondu présent, a-t-elle déclaré.

Mme Anglade rappelle, par exemple, qu’elle s’est opposée à la loi 21. Selon elle, il faut d’abord et avant tout s’unir [et] être capable de mettre sous une même tente tous les Québécois.

« Ce qui va être important à la prochaine élection, c’est d’avoir un parti qui va pouvoir parler d’économie en fonction de la lutte aux changements climatiques, qui va être là pour parler évidemment des libertés individuelles, de justice sociale, et ça, ce sera le Parti libéral du Québec. »

— Une citation de  Dominique Anglade, cheffe du PLQ

En déplacement dans l’Est-du-Québec, le premier ministre et chef de la Coalition avenir Québec François Legault a reconnu de son côté que ses politiques ont pu contribuer au mécontentement de certains anglophones.

Il y a des mesures qu’on propose [et] c’est possible qu’il y ait des anglophones qui n’aiment pas ces mesures-là, mais moi je persiste et je signe : le français sera toujours vulnérable, en particulier dans la grande région de Montréal, et moi je veux que mes enfants et mes petits-enfants parlent en français, a-t-il déclaré.

Pour sa part, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a déclaré sur Twitter qu’avec la création de Mouvement Québec, c’est un autre parti qui s’ajoutera au concert de voix dédiées à mépriser le Québec francophone et à nier le droit du Québec de faire des choix démocratiques distincts de ceux du reste du Canada.

Enfin, pour l’ex-chef du NPD Thomas Mulcair, le projet de M. Holness n’a pas l’air très sérieux. Moi, j’habite dans ce qu’on appelle le West Island; mon député, c’est Greg Kelley, le fils de l’ancien député Geoff Kelley; et je peux vous dire que Greg va bien dormir ce soir, a-t-il résumé en entrevue à l’émission Pénélope, mercredi.

Le Québec compte actuellement 21 partis politiques reconnus, dont 5 sont représentés à l’Assemblée nationale. De plus, 14 dénominations ont été réservées en vue des prochaines élections. Mouvement Québec n’y apparaît pas encore.



Reference-ici.radio-canada.ca

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