Amélie Morin n’en revient pas.
On va avoir une école francophone à Dawson! … Ça fait moins d’un an que la conversation a commencé
, s’exclame cette mère de famille.
Elle se souvient l’été dernier avoir été prévenue par une amie que la
CSFY avait publié une annonce pour savoir s’il y avait des familles francophones qui seraient intéressées par des ressources et programmes en français pour leurs enfants.J’ai commencé juste en écrivant un courriel en demandant quelles étaient les options, dit Mme Morin. Après ça, j’ai rassemblé d’autres familles pour faire une liste de nos demandes.
Elle explique que les demandes concernaient des programmes après l’école, des camps d’été ou de vacances et d’augmenter ce qui était fait à l’École Robert Service
, mais leurs attentes ont été largement dépassées avec l’ouverture d’une école francophone.
« On ne s’attendait pas à ça, pas du tout. »
Ses deux enfants de 3 et 6 ans, Olive et Luca, vont pouvoir parler en Français, avoir une connexion avec leur culture francophone
se félicite cette maman, originaire de l’Île-du-Prince-Édouard et du Québec, qui habite depuis plus de 10 ans à Dawson.
Le fruit d’une belle collaboration
Olive et Luca ne seront pas seuls.
Marc Champagne, le directeur de la Commission scolaire, raconte que dans un premier temps trois familles ont contacté la Commission, puis 12 de plus et très rapidement on a réalisé qu’on avait probablement les nombres suffisants pour faire avancer un projet,
dit-il. Maintenant, ce sont 18-19 familles qui seraient impliquées et potentiellement une trentaine d’élèves
qui pourraient s’asseoir sur les bancs de la nouvelle école.
S’il n’est pas surpris par la présence d’une communauté francophone à Dawson, ce qui le surprend est le nombre d’élèves potentiels qui s’avère être une très belle surprise
.
Le projet n’est pas nouveau
On pense à Dawson depuis de nombreuses années
, explique M. Champagne en ajoutant que l’on peut trouver dans les archives de la Commission scolaire, la mention d’un intérêt de parents dès 2004.
Ce n’est toutefois qu’après avoir signé l’entente avec le gouvernement en mars 2020 et une fois que le projet de l’École CSSC Mercier à Whitehorse prenait son envol
, que les commissaires ont cherché à mieux connaître les besoins à l’extérieur de la capitale yukonnaise, explique Jean-Sébastien Blais, le président de la Commission scolaire francophone du Yukon. Il voit ainsi dans l’ouverture de ce nouvel établissement, le fruit d’une belle collaboration entre le gouvernement du Yukon et la CSFY.
D’après M. Blais, la demande de permission d’aller de l’avant avec un projet d’école à Dawson a été déposée auprès de la ministre de l’Éducation le 17 février et qu’une réponse positive a été reçue dès le 21 mars.
On était vraiment heureux de ne pas avoir eu à débattre du besoin, dit-il. On se rendait compte qu’au ministère de l’Éducation, ils valorisaient le travail de recherche, d’analyse qu’on avait fait.
Dès le 28 mars, une réponse suivait concernant le budget, affirmant que la
CSFY sera soutenue financièrement pour cette nouvelle école.« Ça prouve que ce n’est pas parce qu’on veut construire quelque chose pour les francophones qu’il faut nécessairement se battre. »
Il reste encore des défis importants
avant de voir l’école ouvrir ses portes en août prochain.
Marc Champagne était encore à Dawson la semaine dernière pour de nombreuses rencontres et visites afin de trouver le bâtiment de la nouvelle école. Il espère finaliser le choix d’ici une à deux semaines. Les deux postes d’enseignants, dont l’un qui aura aussi la charge de la direction, sont également ouverts à candidature.
Un lancement à grande vitesse qui impliquera un printemps chargé
admet Jean-Sébastien Blais, mais qui en vaut la peine, car on ne peut pas passer à côté de l’occasion qui nous est donnée de remplir notre mandat vraiment de manière adéquate
à des ayants droit qui l’attendent et qui méritaient plus que l’école Nomade.
D’ici là, et malgré le court délai avant la rentrée des classes, la
CSFY souhaite lancer cette école de la meilleure des manières.« On est très conscient qu’on propose de démarrer un programme sur les terres de la Premiere Nation Tr‘ondëk Hwëch’in et pour nous c’est extrêmement important de bien faire les choses. »
Des réunions se sont déjà tenues et d’autres sont à venir pour être partenaire avec eux
, et ainsi bénéficier de leurs soutiens et de leurs services, comme ils le font avec l’École Robert Service, en lien avec leur culture, leur langue.
L’école devrait démarrer avec deux classes, soit une maternelle 4 et 5 ans ensemble et une de 1ere-2e année. Il serait possible d’y rajouter la 3e année, explique M. Champagne qui dit compter 13 préinscriptions pour ces niveaux.
Reference-ici.radio-canada.ca